Algérie

Décharge sauvage, insécurité… : Les ex-halles centrales posent toujours problème !



Dans l'empressement de délocaliser les halles centrales pour assainir la ville des méfaits d'une activité devenue autant encombrante que nuisible, l'on a laissé derrière un lieu en piteux état. L'ancien marché de gros de fruits et légumes est apparemment une éternelle plaie, faute de bon usage. Quand il était opérationnel, il posait problème. Depuis qu'il ne l'est plus, il pose toujours problème. Démoli très partiellement juste pour empêcher d'indus mandataires d'en squater les stands évacués de leurs occupants, l'ancien marché aux quatre voûtes s'est mû en un rien de temps en dépotoir sauvage grandeur nature. Pire, il est devenu un repaire de malfaiteurs et un lieu de débauche, comme l'affirment plusieurs riverains accablés par le sort de ce qui fut jadis un fleuron architectural et un lieu de commerce incontournable. Un état de fait facilement vérifiable. Il suffit de faire un tour dans le coin pour apercevoir les dépôts d'ordures et des individus de tous bords qui n'inspirent guère confiance. «Il faut faire gaffe, n'y allez pas à pied. Faites seulement un tour rapide en voiture et tâcher de baisser vos vitres et d'activer le verrouillage centralisé de sécurité», nous conseillera un jeune qui habite dans les environs. «Pas mal de gens se sont fait agresser ici en plein jour. Même nous, les riverains, n'osons pas nous aventurer, surtout à la tombée de la nuit. Nos enfants ne sortent plus comme d'habitude après le ftour. Pour la prière de «Taraouih», nous allons et revenons en groupe, torches en main», ajoute-t-il, en nous montrant du doigt la ruelle où un passant a été agressé, la veille de Ramadhan, par un groupe de malfrats qui était aux aguets à l'intérieur de la carcasse des halles. Les ordures ménagères qui jonchent la voie publique tout autour du marché, la fumée qui se dégage de certains amas incendiés, empestent les lieux. L'air devient quasiment irrespirable à mesure que l'on avance au fond du marché. «C'est l'odeur des détritus brûlés dans les caves, mélangée à celle des égouts. En fait, le marché n'a été nettoyé ni avant ni après la démolition, il a été abandonné tel quel après l'opération. Pire, tout le périmètre urbain, rues mitoyennes comprises, est boudé par les éboueurs et les bennes-tasseuses depuis. Les tas d'ordures ne cessent de prendre de l'ampleur. Tenez, regardez vous-mêmes, c'est la réalité crue, je n'invente rien… C'est quoi ce laisser-aller, où sont les responsables du secteur urbain !», s'emporte le propritaire d'un commerce sur l'avenue Chakib Arslane, en face de l'entrée principale des halles. Et son voisin de renchérir : «On n'y comprend rien. Ils ont dit qu'ils voulaient démolir partiellement le marché pour barrer la route aux squatteurs. Ils ont plutôt piqué l'édifice à coups d'engins sans en abattre l'ossature. Ils ont en revanche mis à ras terre tout ce qui est clôture, dépendances extérieures et servitudes, mettant à nu le marché qui est devenu accessible de tout côté. Il fallait plutôt faire l'inverse : démolir à ras terre le marché et laisser les clôtures en guise de périmètre de protection et de sécurité. Ou, à défaut, ériger une palissade amovible tout autour du marché. Mais en attendant la boule de fer, nous ne pouvons qu'assister impuissant à la dégradation des lieux. Une décharge sauvage de 4 hectares en plein c'ur de la ville, c'est vraiment une honte !»
Il importe de noter que le problème de la collecte des ordures ménagères revient à charque briefing de l'exécutif de wilaya. Il n'est pas une seule réunion où le wali ne relève des manquements en nombre dans ce créneau, incombant la reponsabilité à l'EPIC «Oran Propreté», en premier lieu, et aux services municipaux, dans un degré moindre, étant donné, comme l'avait précisé le chef de l'exécutif, que «Oran Propreté» a été déchargée de plusieurs missions, dont notamment le nettoyage, tâche qui revient aux éboueurs, pour qu'elle puisse se concenter presque exclusivement sur la collecte et l'acheminement vers la décharge. Lors du dernier briefing en date, le wali avait mis l'accent sur le fait que «seules les axes par lesquels passent les autorités sont régulièrement bien toilettés, alors que les rues et autres cités «anonymes» le sont beaucoup moins ou jamais», pour reprendre le wali, qui a annoncé «des visites inopinées dans n'importe quel point, dans les tout prochains jours à venir». Mais il faut dire que là, dans le cas des anciennes halles centrales, la situation est bien plus grave et complexe pour être réduite au seul «thème» de la collecte d'ordures.


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