Que l'on veuille ou non, le Brésil ne laisse personne indifférent. C'est
le seul pays qui a participé à toutes les éditions de la Coupe du monde de puis
1930 et il est le recordman avec cinq
titres. C'est donc avec curiosité que l'on attendait la Seleçao made in Dunga.
La presse et l'opinion publique n'apprécient pas ce sélectionneur qui a ignoré
d'excellents joueurs comme Pato, Ronaldinho, Baptista, Adriano et Marcello.
Il fait toujours confiance à des
exécutants comme Gilberto Silva (34 ans), Elano, Ramirez et Felipe Melo.
Officiellement, le Brésil se base sur un 4-4-2 classique, mais - et c'est la
tradition brésilienne - les latéraux Maïcon et Bastos ont toute la latitude
pour monter à l'attaque. D'ailleurs, Dunga doit une fière chandelle à ces deux
éléments. L'un a débloqué une situation pour le moins inquiétante, et l'autre a
animé de façon positive tout le couloir gauche. Au repos, les Brésiliens n'en
menaient pas large. Certes, le football n'est pas une science exacte, mais de
là à voir le 115e au classement FIFA - lanterne rouge des 32 qualifiés en
Afrique du Sud - tenir en échec le leader, est pour le moins surprenant. Il a
fallu ce tir à angle fermé de Maïcon - un exploit individuel donc - pour que le
Brésil retrouve - un peu - son football. Puis ce fut Elano qui marqua le second
but. On pensait que les jeux étaient faits, mais à une minute de la fin, la
lourde défense brésilienne se fit surprendre par une percée de Ji Yun Nam.
Décidément, ce Brésil-là n'est guère rassurant, même si Robinho fait le
spectacle. Fabiano a paru un peu court, Kaka, surveillé de près, n'a pu
orchestrer la manœuvre.
Si le Brésil peine à mettre à la
raison la plus faible équipe présente au Mondial, c'est qu'il y a un problème
quelque part. Au pays de la Samba, on dit que Dunga «fonctionne» avec son
propre groupe, d'où la non convocation d'excellents joueurs que tout le monde
connaît. Dans ce «groupe de la mort» où le Brésil paraît au-dessus du lot, le
choc Portugal-Côte d'Ivoire était considéré décisif pour ces deux équipes. Ce
fut, finalement, une longue partie où les deux gardiens Eduardo et Barry ont
gardé leurs cages vierges. Est-ce dû aux consignes de Sven Erikson et Carlos
Queiroz ? Car on sait jamais ce qui se passe dans la tête d'un entraîneur dans
ce genre de match couperet. Les organisateurs seront-ils contraints d'éplucher
le règlement pour rendre le verdict et faire connaître qui sera le deuxième de
ce groupe ? Il nous a semblé que les camarades de Drogba se sont montrés plus
entreprenants que les Portugais. N'oublions pas que le Portugal n'a composté
son ticket pour le Mondial qu'à l'issue des barrages contre la
Bosnie-Herzégovine. Pas flatteur pour des stars qui ont pour noms Ronaldo,
Deco, Simao, Carvalho, Bruno Alves, Ferreira, Tiago, Liedson et Meireles, qui
ont trouvé à qui parler mardi après-midi et qui étaient plutôt satisfaits de ne
pas avoir perdu face à des Ivoiriens techniques, solides dans les duels et bien
en place sur le plan tactique. Excepté le tir sur le poteau de Barry, les
Portugais n'ont jamais été dangereux. Sur le plan tactique, le coach Erikson a
conservé le 4-3-3 de base, même si ses joueurs revenaient vite dans leur camp
une fois le ballon en possession de leurs adversaires. Nous sommes persuadés
que l'équipe ivoirienne possède de solides arguments offensifs, surtout avec le
retour de Drogba qui sera en meilleure condition physique pour les deux
prochains matches. Face à des Brésiliens en proie au doute, il y a sans doute
un bon coup à jouer. Du côté portugais, on se demande où se situe la faille. Du
côté du coach Queiroz, dont on dit qu'il a été un bon formateur, mais qu'il a
du mal à s'imposer au plus haut niveau? Si les successeurs de Louis Figo ne se
distinguent pas dans ce Mondial, il faudra alors attendre une autre génération conduite
par Ronaldo, du fait que les trentenaires sont légion dans cette équipe. En
début d'après-midi, le représentant d'un pays où le football est relégué au
second plan par sa majesté rugby. Ce pays a l'étrange particularité de ne
posséder qu'un seul club professionnel - Wellington Phoenix - qui participe au…
championnat d'Australie! Ce club, d'ailleurs, fournit à l'effectif sept
joueurs. Les Néo-Zélandais ont fait une apparition lors du Mondial 1982 en
Espagne avec trois défaites à la clé et ne se trouvent en Afrique du Sud
qu'après avoir sorti, en match barrage, le onze du Bahreïn. L'objectif de cette
équipe est résumé par son entraîneur Ricki Herbert: «Gagner le respect du monde
entier». Quant à la Slovaquie, c'est sa première apparition et, lors de ce
match, elle aurait mérité de l'emporter. C'était en bonne voie, lorsque le
jeune Wiston Reid a remis les équipes à égalité. On dit, déjà, que ce joueur va
recevoir un accueil triomphal à son retour au pays. En principe donc, l'Italie
et le Paraguay devraient renvoyer la Slovaquie et la Nouvelle-Zélande à leurs
chères études.
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Posté Le : 17/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com