C’est toute la corporation qui perd son doyen, l’un des géants qui ont donné au métier ses lettres de noblesse et à la ville du Rocher sa réputation de réservoir de plumes journalistiques. Il s’en va au bout de 45 ans d’une carrière palpitante qui lui a permis de briller, notamment dans la rubrique sportive où il a excellé. Aziz a embrassé le journalisme en septembre 1963 au quotidien An Nasr avant son arabisation. Beaucoup parmi les jeunes journalistes qui l’ont côtoyé retiennent de lui sa légendaire jovialité et sa tendresse. Tout était dans le calembour et sa façon de détourner le sens. La cigarette collée aux lèvres, Aziz imprégnait les rédactions de son esprit. L’humour était sa façon d’être, son art de communiquer. «C’était l’une des plus belles plumes que j’ai connues. Le maître du calembour. Un brillant billettiste et l’un des plus grands journalistes sportifs aux côtés de Selim Mesbah. Le plus subtile même.» C’est ainsi que se rappelle de lui son ami et compagnon, le chroniqueur Boubakeur Hamidechi. Sa maîtrise de la langue française faisait aussi sa notoriété. Fin cruciverbiste, aucune grille ne lui résistait. C’était son passe-temps favori. Aziz Rahmani faisait partie de la poignée de journalistes précurseurs qui ont fondé l’historique magazine sportif El Hadef. C’était aussi le premier journaliste algérien à avoir couvert une Coupe du monde, c’était à Londres en 1966. Il a été aussi directeur du quotidien régional El Acil au milieu des années 1990, et a travaillé pour l’Est Républicain et Le Soir d’Algérie avant de terminer au Quotidien d’Oran.
Aziz Rahmani a été enterré jeudi, au cimetière d’El Khroub, en présence de sa famille, de ses amis et de beaucoup de ses confrères.
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Posté Le : 21/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nouri Nesrouche
Source : www.elwatan.com