Algérie

Décès du Chef de la wilaya IV historique, le colonel Youcef El Khatib Il incarnait l’humilité révolutionnaire



Décès du Chef de la wilaya IV historique, le colonel Youcef El Khatib Il incarnait l’humilité révolutionnaire
Publié le 28.10.2023 dans le Quotidien l’Expression
Par Hocine NEFFAH

L’état-major de la Wilaya IV historique. De gauche à droite : les commandants Mohamed Bousmah, Omar Ramdane, Lakhdar Bouregaâ et le colonel Youcef El Khatib dit Si Hacène

L'Algérie vient de perdre un des ses braves hommes. Un grand moudjahid qui a donné le meilleur de lui-même en termes de sacrifice afin que vive le pays, indépendant et souverain. C'est du commandant de la Wilaya IV historique, le colonel Youcef El Khatib dont il s'agit. Un dirigeant dévoué à la cause de la Libération nationale et au combat contre l'ordre colonial, injuste et criminel. Il se distinguait par deux qualités: son humanisme et sa grande humilité. Ces deux vertus ont été pour beaucoup dans la formation de sa personnalité durant la révolution. Elles ont participé d'une manière capitale au façonnage de sa personnalité, doublée d'un charisme manifeste et saillant. Si Hassan est né à Chlef, en 1932, il a rejoint l'ALN en 1956, lors de l'entame de la grève des étudiants décidée par l'Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema).
Il a abandonné ses études de médecine pour apporter son soutien aux moudjahidine, qui ont rejoint le maquis de l'Ouarsenis. Youcef El Khatib est le genre d'hommes dont l'entendement est plus aigu quant à la prise d'une décision importante et décisive dans la vie. Il a rejoint le maquis sans (trop) réfléchir sur le choix ni sur les tenants et les aboutissants de la mesure prise. Son pragmatisme lui a permis de se hisser à des grades plus élevés dans la hiérarchie de l'Armée de libération nationale (ALN).

Si Hassan a été derrière la mise en oeuvre d'un centre de formation, au maquis, des techniques et des méthodes de soins aux moudjahidine qui ont été choisis pour être formés en tant qu'infirmiers. Il était sur tous les fronts au sein de l'ALN, a participé aux grandes opérations contre les soldats français. Il a eu aussi à assister à de grandes réunions et de rencontres d'importance stratégique pour la révolution. Si Hassan a suivi son enseignement primaire dans sa ville natale. Il a obtenu le baccalauréat en 1953 et s'est inscrit à la Factulré de médecine de l'université d'Alger (Fac centrale). Son parcours est très riche en matière de responsabilités et de tâches en rapport avec la Guerre de Libération nationale ou le suivi historique dans le cadre de la défense de la mémoire révolutionnaire et sa consolidation. Il a toujours préféré travailler dans le silence et loin du vacarme. Après l'indépendance il a opté pour le travail de la Mémoire, mettant en place une Fondation de la Mémoire de la Wilaya IV historique. Il s'est donné à fond pour cette fondation, dans le but de faire face au révisionnisme et au négationnisme que développaient certaines officines lesquelles instrumentalisaient des cercles afin de s'attaquer à la glorieuse révolution de Novembre 1954. Un de ses amis, qui a travaillé avec lui au sein de la Fondation de la Mémoire de la wilaya IV, Ali Miloudi, a souligné, dans son témoignage, que «le défunt, qui était un symbole de la Guerre de Libération nationale, a poursuivi la lutte libératrice après l'indépendance, en oeuvrant à la préservation des faits d'armes et des sacrifices des chouhada par la création de la Fondation de la Mémoire de la Wilaya IV, qu'il a dédié, avec le soutien de nombreux moudjahidine, à la préservation de la Mémoire de la révolution et sa protection de toute déformation», a-t-il rappelé.
Pour souvenir, Youcef El Khatib a été nommé commandant de la 3ème région de la Wilaya IV historique en 1959, avant de succéder à Si Mohamed Bounaâma tombé en martyr, le 8 août 1961, à la tête de la wilaya IV, et ce jusqu'à l'indépendance. Une déclaration faite par le défunt colonel Si Hassan montre on ne peut plus clairement, que ce vaillant moudjahid appartient à la trempe des grands hommes. Il a résumé sa vie et sa vocation, en disant que «gouverner des hommes ne m'intéresse pas. J'avais un devoir, je l'ai accompli en y mettant le meilleur de ce que je possédais. Aujourd'hui, nous sommes arrivés au but que nous nous étions fixé. L'Algérie est indépendante. Qu'elle prenne en main ses responsabilités. Moi, je retourne à ma médecine».
Si Hassan a contribué fortement, en tant que médiateur, à mettre terme à la crise de l'été 1962. son rôle prépondérant a permis à l'Algérie d'échapper miraculeusement au spectre de la guerre civile, qui allait hypothéquer complètement l'avenir du pays.
Hocine NEFFAH




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)