Algérie

Décès de trois parturientes à la clinique Sbihi Tizi Ouzou



Décès de trois parturientes à la clinique Sbihi                                    Tizi Ouzou
Trois patientes sont décédées, en moins d'une semaine, lors de leur accouchement, à la clinique gynéco-obstétrique Sbihi Tassadit de la ville de Tizi Ouzou.
La nouvelle de ces décès est tombée tel un couperet au sein dudit établissement. La directrice de garde s'est contentée, hier, seulement de nous confirmer l'information mais sans s'étaler sur le sujet. «Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a effectivement trois décès. Je ne peux rien ajouter de plus. Le directeur général et le médecin, eux seuls, peuvent vous indiquer dans quelles conditions sont décédées ces parturientes. Ils ne sont pas là, maintenant», nous a-t-elle répondu. Des parents de patientes, que nous avons rencontrés à l'entrée de l'établissement, attendant l'heure de la visite, affirment que la situation est très difficile pour les malades en raison du manque de moyens. «Un bon médecin sans moyens ne peut rien faire», a laissé entendre un père de famille.
«Certains orientent leurs épouses vers les cliniques privées, pas par prestige, mais parce qu'ils ne peuvent plus faire confiance aux établissements publics», ajoute un autre. En septembre 2011, l'ancien ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, s'était même déplacé à la clinique Sbihi après la mort d'un bébé par infection nosocomiale, un germe hospitalier. Un autre bébé, victime de la même infection, avait été mis en observation. Dès l'apparition de ce germe, une opération de désinfection et de stérilisation de l'établissement avait été entreprise et les admissions avaient été limitées. Au cours des dix premiers jours de ce même mois, huit nouveau-nés sont morts dans cet établissement, suite aux complications de la grande prématurité. La clinique Sbihi de la ville de Tizi Ouzou est toujours sous pression en raison du nombre important de malades qu'elle accueille quotidiennement.
Cette affluence est due essentiellement au manque de moyens dans les maternités de la périphérie et celle des communes de la wilaya. Pour rappel, en octobre dernier, la mort d'une femme âgée de 27 et de son bébé à la maternité de Tigzirt a fait réagir les habitants de la région qui se sont élevés pour dénoncer l'état vétuste et obsolète des structures sanitaires de la daïra. Ils avaient même organisé une marche dans la ville de Tigzirt. L'ancien ministre de la Santé avait, dans l'optique de désengorger la clinique Sbihi, annoncé la réalisation «d'un centre mère-enfants» d'une capacité de 75 lits à Tizi Ouzou. Mais depuis, rien ne pointe à l'horizon concernant la construction de cette nouvelle infrastructure sanitaire.


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