Algérie

Décès de la poétesse Fatma TiliketeTizi Ouzou



Décès de la poétesse Fatma TiliketeTizi Ouzou
La grande poétesse Fatma Tilikete a tiré sa révérence hier à l'âge de 82 ans. Elle a rendu son dernier souffle dans un hôpital à Alger, suite à une longue maladie, selon des proches de son village natal, Tifra, commune de Tigzirt, au nord de la wilaya de Tizi Ouzou.Fatma Tilikete est parmi les rares femmes kabyles qui ont excellé dans la poésie dans la langue de Molière. Née en 1931 à Tifra, Fatma, ou Fatma Muhan Amchtouh, comme préfèrent l'appeler les gens du village, a fréquenté l'école primaire de son village au début des années 1940, un des premiers établissements scolaires ouverts par les autorités coloniales. Une aubaine pour une petite fille kabyle à cette époque.
La lecture et l'écriture sont les deux hobbies de Fatma, dès sa petite enfance. Après l'Indépendance, elle a publié deux recueils de poèmes intitulés «Le Bout de miel pour elle et le fond du puits pour lui» et «Les Déracinés».
Les deux ouvrages poétiques, qui ont fait sortir de l'ombre Fatma, ont trouvé un écho favorable y compris dans les milieux intellectuels et universitaires parisiens.
Les deux recueils ont été préfacés par un journaliste originaire du même village que Fatma, Tifra, qui n'est plus de ce monde. Il s'agit du défunt Ferhat Cherkit, assassiné le 6 juin 1994 à Alger centre, féru lui aussi de poésie et de littérature française, qui a fait sa carrière au journal El Moudjahid.
Les poèmes de Fatma Tilikete qui abordent divers sujets de la vie quotidienne sont empruntés d'une profonde mélancolie mais aussi de nostalgie.
Son installation à Paris, où elle a poursuivi ses études, dès son âge et l'éloignement de son village ont marqué Fatma. L'exil l'a déracinée.
Ses tentatives de revenir au village natal ont été vaines. Peu connue de la nouvelle génération, les personnes âgées de village de Tifra gardent d'elle l'image d'une femme courageuse et très attachée à sa culture. La robe kabyle était, témoignent ceux qui l'ont fréquentée, sa tenue préférée. Elle sera enterrée aujourd'hui.
Un de ses poèmes
La Blessure
La Kabylie mon pays, Tifra mon village'
L'Ecole des filles, la rivière à côté
J'ai tant parlé, j'ai tant pleuré
Quand les hommes m'ont mariée'.
Celui qui m'a achetée
Et celui qui m'a encaissée'


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