Interrogés hier
pour connaître leur réaction aux propos tenus la veille par le directeur
général de la Sûreté nationale, au sujet du décès, le 16 décembre dernier, de
leur fils survenu dans les locaux de la police judiciaire de Constantine, les
membres de la famille Tafouti ont exprimé leur «insatisfaction», voire «leur
vif mécontentement». Pour eux, «le patron de la police semble être convaincu
par la thèse du suicide. Il y a une chose qu'il faut retenir, affirme Mouloud,
le frère aîné de la victime, notre mère qui connaît quand même bien son fils,
est convaincue que Kamel n'a pas mis fin à ses jours délibérément. Elle demeure
inconsolable et cette thèse du suicide ne fait qu'ajouter à sa peine». Et
d'ajouter «elle trouve la thèse du suicide de son fils qui aurait utilisé les
lacets de ses chaussures, complètement ridicule. Malheureusement, même le
patron de la police vient de montrer qu'il est convaincu par cette thèse.
Certes, nous n'avons pas de preuves matérielles, mais notre mère affirme
catégoriquement que son fils lui avait déclaré, quelques jours avant sa mort,
qu'il était porteur d'un projet : aménager un local de commerce contigu à la
villa familiale pour lui permettre de réunir la somme nécessaire à son
mariage». Miloud Tafouti poursuit «il avait déjà acheté les matériaux de construction
et s'apprêtait à se lancer dans les travaux de la dalle de sol. Dans ce cas, il
est difficile de penser que, pris de démence, de peur ou de on ne sait quoi, il
aurait décidé de mettre fin à ses jours», indique notre interlocuteur.
Ce disant, Mouloud Toufouti a déclaré que
lui, sa mère, leur sÅ“ur aînée et deux de ses frères, Omar et Samir, ont été
convoqués dimanche dernier, par le juge d'instruction près tribunal de
Chelghoum Laïd, qui a été chargé de l'affaire. Ce magistrat les a interrogés un
à un et en même temps, et en répondant aux questions, ils ont fait part du même
sentiment et exprimé leur doute sur le suicide de leur enfant. «Même si nous
avions tous reconnu que Kamel avait effectivement l'habitude de consommer de
l'alcool», a conclu Mouloud.
Pour rappel, le directeur général de la
Sûreté nationale, M. Abdelghani Hamel, interrogé lundi dernier sur la Chaîne 3
de la radio nationale, avait déclaré à ce sujet qu'il y avait eu des fautes
très graves constatées par une commission d'enquête dépêchée sur place, que
deux commissaires, un officier de police et un inspecteur de police, ont été
placés sous mandat de dépôt et que trois agents de l'ordre ont été mis sous
contrôle judiciaire. « C'est une négligence grave, a estimé le DGSN. Lorsqu'on
place une personne en garde-à-vue, on doit lui retirer tout ce qui pourrait
porter atteinte à son intégrité physique. On a laissé les lacets à la personne
gardée à vue. Elle s'est pendue avec…».
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Posté Le : 29/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com