Algérie

Décennie de lutte contre la désertification Une muraille verte pour parer à ce phénomène



Décennie de lutte contre la désertification                                    Une muraille verte pour parer à ce phénomène
La wilaya d'Adrar, avec son oasis rouge qui n'est autre que Timimoun et, un peu plus loin, la daïra de Tinerkouk, raconte l'histoire de ce sable qui s'invite dans les recoins les plus intimes des ksour et des palmeraies. Mais les gens du désert connaissent les vertus de la patience et attendent que les arbres déjà plantés et ceux qui le seront encore face aux dunes constituent un rempart à leurs inquiétudes. Des préoccupations amplement justifiées, eu égard aux conséquences tragiques que subit la nature, et par-delà les populations locales imprégnées déjà par la dureté du climat dans ces zones arides et semi-arides.
La lutte contre la désertification, qui ne date pas d'hier en Algérie, investit dans le grand projet du barrage vert sur 300 000 ha, relancé sur 100 000 autres à l'orée 2015. Le plus à retenir aujourd'hui concerne le fait que la lutte soit désormais à portée internationale, traduite par une convention obtenue à l'arraché auprès des Nations unies pour une décennie à partir de 2010.
Notre pays n'est pas étranger à cet intérêt longtemps revendiqué par le ministère de l'Aménage-ment du territoire et de l'Environnement qui a longtemps bataillé en ce sens. L'année 2006 a été alors proclamée 'Année des déserts et de la lutte contre la désertification' pour dire des réalités et asseoir des politiques. Aussi, la bataille se poursuit encore aujourd'hui avec la proclamation de la 'Décennie des déserts et de la lutte contre la désertification'. Une halte au fort de Tinerkouk, entre le 15 et le 17 du mois en cours, a été l'occasion propice pour Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, d'annoncer le lancement de cette initiative révélatrice de la prise de conscience au plus haut niveau.
En sa qualité aussi de président de la fondation Déserts du Monde, M. Rahmani juge urgent et extrêmement important d'insister sur la pertinence de cette lutte vitale dont dépend l'avenir de cette 'terre nourricière', patrimoine commun de l'humanité. À cet appel rassembleur se joint Luc Gnacadja, secrétaire exécutif auprès des Nations unies, pour appuyer cette action, à plus forte raison qu'il faut préparer des échéances importantes, à l'image du sommet de la Terre, prévu en juin prochain à Rio pour marquer le 20e anniversaire de ce rendez-vous qui a donné naissance en 1994 à la Convention de l'ONU de lutte contre la désertification.
Plus que jamais, il faut convaincre les bailleurs de fonds, ceux-là mêmes qui ne sont pas directement concernés par cette problématique, et c'est loin d'être tâche aisée. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle au risque d'en pâtir lourdement à l'avenir. En Algérie, pas moins de 30 wilayas sont menacées par ce phénomène, dont 8 dans les zones steppiques, 13 dans la région agropastorale et 9 wilayas sahariennes, soit 965 communes et 1 870 localités. Les régions du sud-ouest du pays connaissent une dégradation plus avancée par rapport aux autres régions. Il ne faut pas perdre de vue que le Sahara occupe 87% du territoire algérien, raison pour laquelle la lutte contre la désertification prend tout son sens. L'on parle de 32 millions d'hectares, formant la steppe et le présaharien, qui sont les zones arides et semi-arides très sensibles à la désertification. Les zones montagneuses, dont la superficie est de 12 millions d'hectares, n'échappent pas à ce phénomène et sont menacées par l'érosion hydrique. 'La réussite de tout programme, quelle que soit son efficacité, dépend dans une très large mesure de l'adhésion et la participation des populations locales concernées par cette dégradation environnementale', soutient, pour sa part, le représentant des Nations unies, précisant qu''il faudra travailler de concert tant au niveau local, national qu'international. Autrement c'est la sécurité alimentaire qui est menacée, mais c'est aussi des problèmes de sécurité tout court, comme on en a vu s'accroître dans un certain nombre de pays des zones arides dans le monde, au sahel et au Sahara.' Cette convention invite, par conséquent, les gouvernements à collaborer, à mobiliser les ressources nécessaires et surtout à sensibiliser les populations.
Il sera question, en outre, d'élaborer des programmes ciblés pour investir dans les zones arides, d'intégrer systématiquement ces programmes dans les plans nationaux de lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire.
Nabila Saïdoun


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