Algérie

Décalage persistant entre le discours et les réalités du terrain


L'Algérie manque dans ce domaine d'une véritable stratégie pour aller plus vite dans le développement des secteurs hors hydrocarbures.Le chef de l'Etat, dans son message adressé à l'opinion publique à l'occasion de la Journée de la femme, a souligné la nécessité de consacrer les valeurs du travail et de diversifier l'économie nationale. Le président de la République a touché du doigt à bon escient deux conditions essentielles à réunir pour redresser la situation économique du pays. Mais cela reste un beau discours qui trouve des difficultés à se traduire sur le terrain. On n'en est pas, en un mot, au stade d'application de ces principes de bonne gestion ou de bonne orientation économique. Du coup, ce décalage entre le discours présidentiel et les réalités du terrain rime avec une gestion du pays par slogans. Illustration : un déficit lié au travail, à savoir l'insuffisante productivité dans l'industrie et la situation financière difficile de nombreuses entreprises publiques qui renvoie au mode de management de ces entreprises. En dépit de centaines de milliards de dinars injectés dans les EPE déficitaires depuis plus de vingt ans, une bonne partie du secteur public reste en butte à de graves difficultés financières.
Il aurait fallu faire un "benchmark" des politiques de traitement des entreprises en difficulté en Europe pour savoir que la meilleure solution pour mieux gérer le secteur public et éviter de renflouer à chaque fois ces entreprises avec l'argent du Trésor public, en contexte de crise financière, est de réformer le mode de gestion du secteur public. "En Europe, l'Etat ou les banques ne consentent à octroyer de l'argent frais à ces entreprises qu'en contrepartie d'un plan de redressement qui suppose des personnes très compétentes à la tête de ces entreprises, de surcroît très motivées pour obtenir les meilleurs résultats pour celles-ci. Ils sont récompensés soit par les stocks options ou par une part des bénéfices réalisés par la société", observe Noureddine Leghliel, expert financier. En Algérie, il convient, suggère-t-il, de faire appel aux meilleures compétences pour gérer les entreprises publiques, évaluées annuellement par rapport aux résultats et aux améliorations de leur situation. S'il ne réalise pas les objectifs annuels, le manager est vite remplacé. En revanche, ces managers sont récompensés en cas de bon résultat par le versement d'une portion de bénéfice. De même que les travailleurs pour qu'ils soient motivés, l'entreprise leur sert en plus d'un salaire lié à la productivité soit un treizième mois ou plusieurs mois de salaire en fin d'année en cas de bons résultats, soit une portion du bénéfice en fin d'année. Avec de telles incitations, les managers et les travailleurs sont mobilisés pour réaliser chaque année des résultats financiers positifs et pour booster l'entreprise. Quant à la diversification économique, les résultats du commerce extérieur des cinq dernières années montrent que l'Algérie reste hyperdépendante du secteur des hydrocarbures. Plus de 95% de ses exportations sont constitués par les ventes d'hydrocarbures. L'Algérie manque dans ce domaine d'une véritable stratégie pour aller plus vite dans le développement des secteurs hors hydrocarbures et accroître les exportations hors hydrocarbures.
K. Remouche
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