Algérie

Deby s'interroge sur l'utilité et la présence de l'Eufor



“Nous avons accueilli avec joie l'Eufor (...), mais quelle ne fut pas notre surprise de voir, dès la première épreuve hostile, cette force coopérer avec les envahisseurs”, a affirmé M. Deby dans une allocution télévisée.
Le président tchadien Idriss Deby a affirmé lundi que son pays était “en droit de s'interroger sur l'efficacité” et “l'utilité” de la “présence au Tchad” de l'Eufor, la force européenne déployée dans l'Est pour protéger les réfugiés du Darfour et les déplacés tchadiens. M. Deby, qui a évoqué un “complot international visant à replonger le Tchad dans la guerre civile”, a accusé l'Eufor d'avoir “laissé emporter les véhicules des humanitaires, incendier leurs stocks de vivres et de carburants” et d'avoir “fermé les yeux devant le massacre programmé des populations civiles et des réfugiés”. Lors de leur occupation de Goz Beida samedi, des pillages ont eu lieu. Selon les autorités, les rebelles ont volé trois véhicules et incendié un garage d'une ONG allemande.
Serge Malé, représentant du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) au Tchad, avait également souligné des scènes de pillage, sans toutefois pouvoir identifier ses auteurs dans l'anarchie qui a suivi les combats.
Trop de larmes ont été versées, trop de sang a coulé, trop de vies ont été perdues sans que la communauté africaine et internationale s'en émeuve. Nous savons que nous devons compter uniquement sur nous-mêmes. L'Eufor a entamé officiellement à la mi-mars un mandat d'un an pour faciliter le travail des humanitaires et protéger les réfugiés du Darfour dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique et les déplacés internes tchadiens et centrafricains, soit plus de 450 000 personnes au total.
Sur la situation militaire sur le terrain, le président a affirmé que “ces colonnes motorisées (des rebelles) évitent bien sûr les camps militaires”. Les rebelles qui ont lancé une offensive mercredi ont successivement occupé brièvement les villes de Goz Beida, Am-Dam et Biltine, prises dans une guerre de mouvement. C’est la deuxième tentative des rebelles tchadiens au cours de cette année pour tenter de renverser le président Deby Itno.


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