Algérie

Début timide de la campagne électorale



Début timide de la campagne électorale
Lancée officiellement le 15 du mois en cours, la campagne des législatives marque le pas du côté des hautes plaines sétifiennes, disposant du deuxième corps électoral à l'échelle nationale.
Les panneaux mis à la disposition des 39 listes des formations politiques ne sont toujours pas «ornés» par les photos des candidats qui ne s'affichent pas en public, pour certains d'entre eux. La présence des partis se limite pour l'heure à des rencontres ou à l'ouverture ici et là de permanence faisant l'affaire et le bonheur des «professionnels» de la sous-location qui rapporte gros en pareilles périodes. Les meetings de présentation des programmes ou les rencontres avec la population qui vaque à ses occupations quotidiennes ne sont pas à l'ordre du jour.
Pour connaître les avis des uns et des autres, on a dans un premier temps, tendu l'oreille à des retraités qui ont pris l'habitude de se rencontrer au centre-ville, plus précisément à côté de la grande poste située en face du siège de la ville paré par une nouvelle devanture en verre, sujet à discussions pour ne pas dire polémique. «Soyons sérieux, ce n'est pas avec ces gens-là qu'on va fonder la 2e République exigeant la probité, l'honnêteté, une formation politique saine et un bagage intellectuel digne d'un député ne courant pas derrière 30 millions et pour une place au harem du wali», dira Amor, un retraité de l'éducation nationale, qui fustige
la nouvelle classe politique: «Au moment où nos voisins tirent vers le haut, les Algériens font le contraire.
La nouvelle constitution ne peut être conçue et rédigée par ces partis éprouvette ne disposant d'aucune assise populaire. C'est cette fuite vers l'avant qui mène tout droit vers la catastrophe et non le discours prônant le boycott. On veut faire peur
aux gens pour qu'ils aillent voter. Non, la formule est consommée.» Abdelhamid, un ex-cadre dirigeant d'une entreprise publique enfonce quant à lui le clou: «L'argent sale a souillé la politique dévoyée et dépravée par des trabendistes qui veulent se payer une immunité pour régler les problèmes du fisc ou avoir un quota de logements et une autre parcelle dans une zone industrielle. Il ne faut pas se voiler la face car la majorité silencieuse ne s'identifie pas à ces vendeurs de mauvais et faux rêves.» Nabila, une universitaire pointe du doigt certains diplômés.
«Je suis outrée par la manière de faire de ces pseudo-lettrés qui se mettent derrière des illettrés faisant de la «Bolitique» et non la politique un métier. Nous vivons dans un monde à l'envers. Une aussi grande wilaya comme Sétif mérite mieux. Je ne me fais d'illusions. Rien ne changera après le 10 mai. Ce n'est pas ce nouveau personnel qui plaidera la cause de la région, à la quête d'un deuxième CHU, d'une bibliothèque nationale, d'un théâtre de verdure, l'inscription d'une nouvelle aérogare de l'aéroport, l'extension de la piste à 3200 m, comme demandé par le président de la République en 2009, la réalisation de double voie Sétif-Bougaâ-Beni Ouartilane et j'en passe», souligne l'enseignante qui grince des dents à l'instar d'une bonne partie des 878 717 électeurs, pas dupes.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)