Algérie

Début du procès à La Haye



Début du procès à La Haye
Le procès Rafic Hariri s'est ouvert, jeudi dernier, à La Haye, devant le Tribunal spécial pour le Liban (TSL). C'est la première fois qu'un tribunal international ne juge ni un crime de guerre ni un crime contre l'humanité, mais un crime relevant du terrorisme. Moustafa Amine Badreddine, 52 ans, Salim Jamil Ayyash, 50 ans, Hussein Hassan Oneissi, 39 ans, et Assad Hassan Sabra, 37 ans, les quatre assassins présumés de l'ex-Premier ministre libanais, le 14 février 2005, à Beyrouth, près de la Corniche, n'étaient pas dans la salle d'audience à l'ouverture du procès qui s'annonce long, « trois ans », selon François Roux, le chef du bureau de la défense. Les quatre sympathisants du Hezbollah, confondus par l'examen d'un réseau de téléphones portables et l'analyse de données d'appels et de localisation, sont en fuite malgré des mandats d'arrêt internationaux lancés contre eux. Selon l'accusation, les deux premiers ont préparé et exécuté l'attentat. Les deux derniers ont fait parvenir à Al-Jazeera une fausse cassette vidéo pour revendiquer le crime au nom d'un groupe fictif. Ce procès, qui s'ouvre après neuf ans de procédures sur fond de violence au pays du Cèdre et du conflit syrien, pourrait être exacerbé par les rivalités confessionnelles entre chiites et sunnites. Pas seulement au Liban mais dans toute la région. Quelques heures après l'ouverture de la première audience du TSL, un attentat à la bombe a tué trois personnes et blessé 26 autres à Hermel, un fief du Hezbollah, à proximité de la frontière syrienne. « Nous allons procéder comme si les accusés étaient présents et avaient plaidé non coupables », a déclaré le juge David Re à l'ouverture de l'audience publique devant le TSL, le seul tribunal pénal international habilité à juger des actes de terrorisme. « L'attentat contre Hariri a fait 23 morts, dont des passants innocents, un père, un frère, une fille, des amis, une étudiante, et a blessé 226 personnes », a rappelé le procureur Norman Farrel, estimant que l'objectif des terroristes, avec leur engin piégé contenant l'équivalent de 2,5 tonnes de TNT, était « de répandre la panique et la terreur à Beyrouth et dans tout le Liban ». Et d'ajouter, avant de montrer des photos et des images des caméras de surveillance prises juste après l'explosion et d'annoncer que l'accusation compte appeler huit autres témoins, que « les preuves qui seront apportées, dont de nombreuses données téléphoniques, ne laissent aucun doute sur l'identité des auteurs ». Saâd, le fils de Rafic Hariri, présent, avoue « avoir longtemps attendu ce procès ». « J'espère que nous verrons le temps de l'impunité laisser place au temps de la justice », dit-il en tirant à boulets rouges sur le Hezbollah. « Le fait de protéger les responsables de l'assassinat de Rafic Hariri et de ses compagnons et de ne pas les livrer à la justice est un autre crime, encore plus grave », ajoutera-t-il. Au Liban, où la question du soutien au TSL a entraîné la chute du gouvernement de Saâd Hariri, en janvier 2011, la population est divisée concernant ce procès. Même ceux qui soutiennent le camp de Hariri le critiquent. Pour eux, le TSL ne doit pas s'arrêter aux exécutants, mais doit aller chercher les commanditaires. Le Hezbollah, qui a exclu la remise des suspects, est catégorique. « Le TSL, dit-il, est un instrument entre les mains d'Israël et des pays occidentaux. » En août 2010, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement chiite, a proposé de fournir des preuves au tribunal, attribuant la responsabilité de l'attentat à Israël.




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