Début du déconfinement: Une reprise et plein d'appréhensions

C'est le constat remarquable, en ce premier jour de reprise partielle des activités économiques, commerciales et de services dans le cadre de la 1re phase des mesures progressives de levée de confinement partiel, dicté pour riposter à la propagation du Covid-19. Pratiquement, les commerces concernés par cet assouplissement des règles sanitaires s'affairaient au nettoyage des locaux. «Impossible d'ouvrir aujourd'hui (ndlr, dimanche 7 juin), car après une fermeture qui a duré 3 mois, les murs et les appareils sont pleins de poussière, nécessitant un nettoyage à fond», nous dira un pâtissier, qui s'étonne de voir son voisin, un fast-food, entamer ses activités illico presto. Les clients s'agglutinaient, en effet, devant la boutique, certains sans bavette, d'autres avec, presque collés les uns aux autres, attendant leurs hamburgers qu'on s'attelle à préparer derrière le comptoir placé à l'entrée. Le respect des règles sanitaires n'est pas observé par les clients pour nombreux commerces de fast-foods et des vendeurs de pizzas, qui enregistrent, en ce premier jour, une affluence désorganisée.Chez les vendeurs de pizzas, on avale les morceaux sur place ! Au niveau des merceries, des commerces pour la gent féminine, il y a avait également foule, sans trop de considérations des risques encourus avec cette promiscuité. Pourtant, les autorités ont souligné la nécessité pour les opérateurs et les commerçants concernés de s'engager à la mise en place d'un système de prévention pour l'accompagnement des activités autorisées, dont le port obligatoire de masques de protection, l'organisation des entrées et des files d'attente, à l'extérieur et à l'intérieur des magasins, de façon à permettre le respect de la distanciation physique. Ces derniers doivent fixer le nombre de personnes autorisées à être dans un même lieu, déterminer le sens à suivre à l'intérieur des magasins, faire un traçage et des barrières pour éviter le croisement entre les clients, placer des serpillères désinfectantes pour les chaussures aux entrées, mettre le gel hydro-alcoolique à la disposition des clients, désinfecter les pièces de monnaie et billets de banque, nettoyer quotidiennement les magasins, assurer des bacs pour le jet des masques, gants, mouchoirs et matériel médical utilisés. Pour ce qui est des activités des salons de coiffure pour hommes, les règles sanitaires semblent bien respectées. Les clients, bavettes sur le visage attendent tranquillement leur tour dans le salon, alors que d'autres, limitation des accès à deux personnes oblige, déambulent dans les alentours.
Pour les commerces des cosmétiques, le nombre des clients relativement réduit permet également aux gérants de maîtriser la situation. Mais on a remarqué que la violation du port de masque et le non-respect de la distanciation physique, très répandue, menacent d'une flambée de la propagation du nouveau coronavirus.
Quant à l'obligation d'affichage des mesures barrières et de prévention sur les lieux, elle reste également respectée par-ci et bafouée par-là. On doit se rappeler, dans ce contexte, l'épisode du début du mois de mai, lorsque les autorités ont été dans la contraintes d'ordonner la fermeture des commerces, deux ou trois jours après leur réouverture, après avoir constaté une propagation des cas infectés au Covid-19, due au non-respect des règles sanitaires. Les commerçants qui ont souffert de l'inactivité et qui ont revendiqué cette reprise des activités doivent faire très attention en matière de respect des règles sanitaires, sinon le retour à la case départ n'est pas à écarter. On ne le dira jamais assez, la prudence et l'esprit de responsabilité individuelle et collective, restent les meilleurs remparts pour dépasser cette crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales.
Certains commerçants, qui observent strictement les règles édictées sur le registre de la lutte contre la propagation du Covid-19, nous ont fait part de leur inquiétude de payer les pots cassés par la faute des autres. «Les autorités compétentes ne doivent pas pénaliser les commerçants respectueux des consignes de sécurité, on devrait plutôt sanctionner chaque commerçant défaillant, individuellement», nous dira un gérant de fast-food. Il est très utile de renforcer la sensibilisation en parallèle aux mesures coercitives pour garantir une sortie du confinement sans risque d'aller vers un reconfinement.