Algérie

Début de la campagne pour les élections locales dans trois jours



Les partis s?éloignent des électeurs Nonchalance. A quelques jours du début de la campagne électorale, la scène politique est loin d?être animée, comme à la veille de chaque scrutin. Les élections du 29 novembre pour le renouvellement des Assemblées populaires locales et de wilaya semblent se dérouler dans le même climat de morosité et d?indifférence des électeurs que celui qui a plané sur les législatives du 17 mai dernier. Baignant dans des problèmes de leur vie quotidienne aussi multiples que complexes, les citoyens- électeurs affichent une nonchalance des plus épatantes. Si les précédentes opérations de vote ont connu un certain enthousiasme des militants, au moins pour les candidatures, celles-ci se sont illustrées plutôt par un déficit étonnemment important de postulants. Une situation inédite qui a amené certaines formations à recourir à des annonces dans la presse nationale, et ce, dans l?espoir de dénicher quelques âmes volontaires et désireuses de vivre cette expérience autrement. L?argent entre souvent en jeu. Les têtes de candidats se retrouvent souvent mises au plus offrant. Ainsi, aux yeux de certains, le mérite de ces élections reste celui d?avoir créé « une nouvelle activité commerciale », une sorte de « bazar politique » où se vendent les listes de candidatures comme se vend toute autre marchandise. C?est désolant comme constat. Et étrangement, c?est tous les partis qui dénoncent ça. La difficulté trouvée dans la confection des listes électorales fait que plusieurs partis n?ont pu malgré tout se présenter dans toutes les wilayas. Une précampagne morose Cela n?explique cependant pas tout. Certaines formations, comme le FFS et le RCD pour ne citer que celles-ci, ont vivement décrié les rejets systématiques de nombreuses listes de candidatures que ce soit pour les APC ou les APW. Elles accusent ouvertement l?administration de vouloir les exclure, du moins dans certaines régions. Le ministre de l?Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a défendu l?administration en attestant que toutes les décisions de rejets sont fondées sur des bases légales, renvoyant à son tour la responsabilité de ces rejets aux partis qui, selon lui, ne respectent pas les critères requis en la matière. La polémique s?est ainsi installée et enfle chaque jour davantage. Le RCD, qui siège au sein de l?Assemblée nationale, a même engagé une procédure pour l?ouverture d?une enquête parlementaire. Le FFS a défié Zerhouni d?aller vers un face-à-face télévisé pour démontrer qui a raison et qui a tort. En dehors de cette polémique et de quelques remous internes propres à certaines formations comme le FLN, la période de la précampagne n?a été marquée par aucun événement, aucun débat politique contradictoire ni des analyses. L?approche de la campagne électorale ne semble pas faire sortir la classe politique ? s?il y en a une ? de sa somnolence chronique. Les quelques meetings tenus par-ci et par-là n?ont jamais fait état des programmes électoraux de leurs organisateurs. Le discours des leaders politiques s?éloigne davantage de la réalité des électeurs, de leurs besoins et espérances. Dans un champ audiovisuel toujours fermé au secteur privé, la télévision publique reste toujours le monopole quasi total des gouvernants et des partis qui sont au pouvoir. Les rares plateaux de télévision consacrés à ces joutes électorales n?apportent rien de plus au discours politique ambiant. Des données chiffrées sur la présence des partis dans ces élections, quelques difficultés énumérées et dénoncées, des doléances? Des questions essentielles liées notamment au mode de gestion des assemblées communales, à la fiscalité locale, aux prérogatives des P/APC et des P/APW, aux injonctions de l?administration centrale n?ont pas été abordées ni débattues avec lucidité. Les électeurs, qui sont appelés encore une fois à choisir leurs représentants au niveau régional et local, ne voient rien venir, n?était un changement des équipes dirigeantes au sein de leurs circonscriptions respectives. Pour nombre d?entre eux, le vote est réduit à une simple formalité en vue de remplir un vide politique et un déficit démocratique des plus criants.


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