Débrayage surprise des transporteurs publics

Les propriétaires de bus privés assurant le transport public sur la ligne El-Gammas-Sissaoui, à partir des deux principales stations de Bab-El-Kantara et de Khémisti, ont observé, hier matin, un arrêt de travail pour protester contre l'état du tronçon de la route situé entre El-Gammas et la cité Sissaoui qui a été fortement endommagé par les dernières intempéries. «Cette route est devenue quasiment impraticable et nos véhicules en subissent les conséquences avec des pannes fréquentes qui provoquent leur immobilisation. Et avec les coûts de réparation et le manque à gagner, cela devient franchement insupportable! », a protesté un propriétaire de bus qui assure les rotations sur cette ligne. Il explique, encore, qu'après réclamations, les services de la commune ont promis de reprendre l'aménagement de la route et son goudronnage dès le début de ce mois de décembre. «Malheureusement, nous sommes à la fin de la première quinzaine du mois et rien n'est fait tandis que la route s'est dégradée encore plus avec les dernières pluies», a déploré un groupe de chauffeurs qui ont décidé subitement, hier matin, de débrayer. Les plus perdants dans l'affaire, les habitants de Sissaoui, se sont exprimés eux aussi en lançant un appel aux autorités pour leur demander d'intervenir rapidement afin de régler le problème de la route.

Interrogé hier à la radio régionale de Constantine, le délégué du secteur urbain d'El-Gammas, M. Bouchema, tout en affirmant être parfaitement au courant du problème, a dégagé la responsabilité de son administration, en pointant du doigt la direction de l'urbanisme qui, selon lui, avait confié l'aménagement de cette route à une entreprise privée. «Ce tronçon a été, il n'y a pas longtemps, refait par la DUC dans le cadre du programme d'aménagement urbain, a-t-il dit. Mais le travail effectué par cette entreprise n'a pas été fait dans les normes et beaucoup de lacunes sont apparues. Nous avons donc émis des réserves et nous nous sommes abstenus de signer la réception définitive du projet. Nous avons fait plusieurs correspondances à la direction de l'urbanisme pour l'amener à refaire la route, mais sans résultat», dira le délégué du secteur urbain. Et d'ajouter, à la fin, que la commune se trouve maintenant, à son corps défendant, mise dans l'obligation d'intervenir avec ses maigres moyens logistiques pour essayer de reprendre l'aménagement de ce tronçon de route. Mais, a-t-il signalé, avec l'absence totale de tout système d'évacuation des eaux de pluie sur le parcours, cela va être difficile. «Toutefois, a promis M. Bouchema, nous avons décidé de prendre nos responsabilités pour solutionner ce problème en goudronnant ce tronçon de route pour le rendre plus praticable. Seulement, nous demandons aux transporteurs de comprendre notre situation et faire preuve d'un peu de patience».

Contacté pour plus d'informations, le responsable du syndicat des transporteurs privés, M. Bousmid, se trouvait hier matin en mission à Alger et a déclaré ne pas être au courant de l'arrêt de travail déclenché par les transporteurs privés.