« Nous ne défendons pas une corporation à travers nos revendications, mais
le secteur de la santé publique et, par conséquent, le malade avant tout», a
déclaré le Dr Yousfi, président du syndicat national
des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), au premier jour de
la grève ouverte lancée hier.
Hier en milieu d'après-midi, la participation moyenne à la grève était de
l'ordre de 75%, affirme le Dr Yousfi, «soit un taux
variant de 50 à 100% selon la wilaya». «Nous ne voulons pas de faveurs, nous
voulons seulement nos droits, dont celui d'êtres alignés sur les autres corps
de la fonction publique», ajoute notre interlocuteur. La question du service
civil est un des points sur lesquels insiste la corporation des médecins
spécialistes. «Nous sommes les seuls à êtres assignés à un service civil. Nous
proposons de mettre en place des mesures incitatives pour encourager les
spécialistes à aller dans les zones déshéritées en vue de la suppression totale
du service civil. Pour remédier au problème de la couverture sanitaire, l'Etat
ferait mieux de proposer des avantages qui inciteraient les médecins spécialistes
à aller dans ces régions. Il faut que ça soit l'expression d'un choix et non
d'une contrainte», affirme le Dr Yousfi.
A cette revendication de la suppression (progressive) du service civil, s'ajoutent
celles relatives au statut particulier, au régime indemnitaire et à certaines
primes du secteur hospitalier. Le statut particulier des spécialistes est jugé
«injuste et plein d'anomalies» par le SNPSSP, qui demande également la révision
du régime indemnitaire, mais également la suppression de «l'injustice dans
l'octroi de certaines primes» entre deux corps du secteur médical, à savoir les
médecins spécialistes et les hospitalo-universitaires. Ainsi, selon le
président du SNPSSP, les primes octroyées aux premiers sont imposées à 30%
contre 10% pour les seconds. Il est également revendiqué une même prime de
garde pour les deux corps.
«La grève va continuer, mais les portes du dialogue sont ouvertes», insiste
le Dr Yousfi. «On espère qu'elle sera la plus courte
possible», ajoute-t-il, faisant le vÅ“u de voir les autorités compétentes régir
positivement aux revendications de la corporation.
A Oran, la grève a été suivie à hauteur de 55% au niveau des
établissements de santé de la wilaya d'Oran. C'est ce qu'a révélé le Dr Kraba, coordinateur de wilaya de ce syndicat, en précisant
que ce taux est appelé à augmenter au fil des jours. Comme toute protestation
touchant le secteur de la santé, les grévistes ont respecté le service minimum
notamment dans les urgences et les gardes médicales. Concernant les raisons de ce
retour à la fronde de ce corps médical, le syndicat déplore la non
concrétisation de l'ensemble des engagements du département de Djamel Ould Abbès pour l'amendement du
statut particulier promulgué il y a quelques mois par la tutelle et qui a été
suivi de plusieurs réserves. Aussi, les grévistes exigent de la tutelle de
réviser les dispositions contenues dans le régime indemnitaire, tel que promis
pour le mois de septembre dernier. Enfin, le SNPSSP met également en avant les
conditions de travail et d'exercice de leur profession, conditions qui
pénalisent lourdement et qui compromettent la prise en charge des malades.
A Constantine, la grève du SNPSSP à été suivie à 50% au niveau de cette
wilaya, a affirmé, hier, le Dr Zeghoud, président du
bureau de wilaya de ce syndicat. «Ce taux relativement faible enregistré en ce
premier jour de grève, a-t-il ajouté, s'explique par le fait que nos adhérents
n'ont pas été informés à temps. Mais on s'attend à ce que l'adhésion au mot
d'ordre lancé par le SNPSSP soit plus forte au cours des prochaines journées». Implanté
au sein des établissements hospitaliers (EPH) de Constantine, de la cité Daksi, de Sidi Mabrouk, de la
cité El-Bir, d'El-Khroub et
de Zighoud Youcef, le SNSSP
compte quelque 200 adhérents. «La première journée de grève s'est déroulée sans
problèmes», a affirmé le Dr Zeghoud. «Nous assurons
le service minimum et nous ne comptons pas reculer tant que la tutelle persiste
à fermer les portes du dialogue pour le règlement de nos revendications à
propos du statut et du régime indemnitaire», a ajouté le président du bureau de
wilaya.
Dans la foulée, nous avons appris par la bouche du représentant du
syndicat national du personnel de la santé publique, le SNPSP, de l'hôpital d'El-Khroub, en l'occurrence le docteur Bouchagour,
que les trois syndicats implantés dans cet établissement hospitalier : l'UGTA , le SNPSP et le SNPSSP, ainsi que les corps communs, ont
diffusé un communiqué commun dans lequel ils menacent «de débrayer à compter du
31 octobre prochain, si les promesses faites par la tutelle de régler la
tranche du régime indemnitaire, ainsi que toutes les revendications se
rapportant au statut, ne sont pas mises en application à compter de cette date».
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Posté Le : 26/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Mehdi, S C & A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com