Le mot d'ordre lancé sur Facebook par les travailleurs de Sonelgaz pour
la tenue d'un mouvement de protestation a été largement suivi hier.
Un arrêt de travail de deux heures (8h-10h), tout en retenant le principe
du service minimum, a été observé hier dans plusieurs structures relevant du
groupe Sonlegaz au niveau de plusieurs wilayas du pays. A l'est comme à
l'ouest, le centre et le sud du pays, nombreux étaient les travailleurs des
différentes unités de Sonelgaz qui ont observé le débrayage de deux heures.
Pour les initiateurs de ce mouvement, «il ne s'agit là que d'une première
action, question de montrer la légitimité de nos revendications qui sont
partagées par l'ensemble des travailleurs et notre engagement à les faire
aboutir. C'est aussi un signal fort qu'on lance au PDG du groupe et aux plus
hautes instances de l'Etat: les responsables syndicaux actuels ne représentent
qu'eux-mêmes et ils sont à mille lieues des préoccupations de la base».
A une question sur la suite à donner à ce mouvement, la réponse est sans
équivoque: «On reste ouvert au dialogue. Mais si on ne reçoit pas d'écho
favorable de la part de l'administration pour la prise en charge de nos
revendications, une grève pour le 12 avril en cours fait déjà consensus parmi
la base». Le ton est donc donné.
Par ailleurs, et selon des cadres
de Sonelgaz, le PDG du groupe aurait adressé à tous les présidents-directeurs
généraux des filiales un message dans lequel il déclare «accepter le principe
d'ouvrir des négociations avec les représentants des travailleurs», mais dans
«le cadre de la plate-forme de négociations présentée par la Fédération en date
du 22 mars dernier». Mais si la démarche du PDG de Sonelgaz est saluée dans son
essence, elle est jugée, cependant, «insuffisante car très en deçà des attentes
des travailleurs de la base.» «Nous comprenons qu'il (le PDG de Sonelgaz) veut
engager des négociations dans le cadre de la plate-forme que lui a présentée la
Fédération en date du 22 mars 2011. Seulement, cette plate-forme de revendications
des droits des retraitables n'est pas traitable car elle est dépassée par les
plates-formes adoptées par les travailleurs de la base. D'autant plus que la
représentativité de la Fédération est ébranlée...», affirment les représentants
des travailleurs. Et d'ajouter: «Tous les travailleurs de la base contestent
Telli Achour et ses acolytes, le mandat du Bureau de la Fédération a expiré en
juillet 2009 et il n'a pas été renouvelé, des membres du Bureau sont en
retraite et ils continuent à faire partie des CPN, le secrétaire général est
condamné à une peine d'une année de prison avec sursis assortie d'une amende de
200 000.00 DA et de ce fait, il n'a plus le droit d'exercer les fonctions
électives (...)»
Parmi les revendications formulées par les travailleurs de Sonelgaz, on
peut citer, à titre illustratif, celles ayant trait à la revalorisation des
salaires, l'amélioration des moyens de travail (véhicules, dotations de système
informatique, matériel de sécurité…), décentralisation des Å“uvres sociales, revalorisation
du régime indemnitaire et introduction de nouvelles primes, entre autres. Mais
parmi les mesures phares décidées par ce collectif des travailleurs, celle
ayant adopté «la déclaration de retrait de confiance au syndicat actuel ainsi
que les représentants du comité participatif et cela à compter du 04/04/2011».
A titre illustratif, les employés de la Sonelgaz de l'Est ont aussi exigé
la dissolution de la représentation syndicale, d'une part, et celle du comité
de participation, d'autre part, précisant que les mandats de ces deux
structures sont arrivés à terme il y a pas mal de temps déjà. Et d'ajouter que
«c'est à peu près le même cas au niveau des autres directions régionales de la
SDE».
«Ce que nous voulons, par le biais de ce mouvement de protestation c'est
tenir le plutôt possible des assemblées générales, en vue d'organiser par la
suite des élections d'où émergeront de vrais représentants pour les deux
structures en question».
A noter que les services de la direction générale de cette dernière a
fait distribuer à la presse un communiqué où il est fait état de sa position.
Ainsi, il est souligné en substance «qu'en réponse aux revendications
exprimées par les secrétaires généraux des syndicats des sociétés du groupe...,
la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières
lancera dans les prochains jours des négociations collectives, comme de
coutume, portées par la commission paritaire de négociation de rang supérieur.
Les filiales du groupe Sonelgaz sont appelées à entamer des concertations avec
le partenaire social afin de regrouper et d'étudier les revendications
soulevées par les agents, eu égard aux spécificités de chaque entreprise…».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 05/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti & AEA
Source : www.lequotidien-oran.com