Débordements et bousculades dans les bureaux de poste

Les gens viennent retirer leurs salaires ou leurs pensions versés à  l'avance pour l'occasion, les mandats envoyés par les proches ou racler leurs comptes épargne pour faire face aux incompressibles dépenses de ces deux événements annuels. Ce sont les mêmes scènes habituelles de débordement, de chaînes grossières, d'éclats de voix, de nervosité, de passe-droits, de sueur, d'asphyxie et de bousculades. Depuis des années que cela dure et ça ne change pas, cela empire avec la population urbaine qui ne fait que croître sans évoluer, lentement certes, mais certainement plus vite que le progrès dans les services publics.  Le guichet unique, instauré par Algérie Poste depuis quelques mois, n'a pas été à  la hauteur des espérances dans les bureaux de poste d'El Kala, d'El Tarf et de Dréan où il a été mis en application. A El Kala, ville où triple sa population en été, passant de 15 000 à  près de 50 000 âmes, il n'y a que trois guichets.
Trois ordinateurs. Durant tout l'été, on a attendu les trois postes supplémentaires qui devaient aider à  faire face à  la déferlante des vacanciers. Il n'y a rien ! Le guichet unique, désigné aussi par la polyvalence des guichets, rassemble toutes les opérations de la poste, aujourd'hui, informatisées. Les CCP bien sûr, mais aussi tous les autres versements et payements de mandats et autre CNEP. «L'amélioration, s'il y a, n'est pas pour le citoyen, elle n'arrange que la poste», commente un retraité qui dit ne pas avoir d'autre solution que de se battre pour arriver devant le guichet. De l'autre côté, les employés préposés aux guichets ne sont pas en reste. Ils se plaignent de la précipitation dans la mise en place de ce dispositif. «On a supprimé les guichets habituels des mandats et de la CNEP, pour les mettre avec les CCP, avant que les équipements ne soient réceptionnés», nous explique un postier d'El Kala. Ce qui fait que les usagers sont plus nombreux dans les chaînes, où exaspérés par l'attente, ils finissent souvent pas s'emporter. On comprend mal également pourquoi El Kala ne dispose toujours que d'un seul bureau de poste à  peine plus grand que celui d'un village. On a bien tenté des expériences de proximité en ouvrant une annexe à  la cité FLN, mais elle n'a pas tenu la route par manque de sérieux.