Algérie

Déboires de la jeunesse d'aujourd'hui



Déboires de la jeunesse d'aujourd'hui
Le théâtre régional d'Annaba a connu une grande effervescence et pour cause, au programme l'avant-première du dernier film d'Allouache. Un monde fou attendait patiemment l'ouverture des portes, à 18h30, pour découvrir « Madame Courage ». Cette nouvelle réalisation de Merzak Allouache, est sortie en 2015, et n'a jamais été présentée au public algérien et pour sa participation au festival d'Annaba du film méditerranéen (FAFM), ce long-métrage est en course pour l'« Anneb d'or ». Cette production de 90 minutes, met-en-scène Omar, un ado complètement dés?uvré qui vit dans un bidonville à Mostaganem. Plutôt solitaire et instable, la seule « amie » d'Omar est « Madame Courage ». Accro à ces psychotropes qui procurent le sentiment de puissance, l'ado se débrouille comme il peut pour s'acheter sa drogue. Sans travail et d'une famille pauvre, il recourt au vol à l'arraché. Lors d'une journée comme une autre pour ce jeune, il repère une proie, mais cette victime va littéralement changer son existence. En agressant, une lycéenne, son regard croise celui de cette jeune fille, Selma, et à partir de là, Omar, voit son destin bouleversé. Cette ?uvre d'Allouache est une continuité à son travail, il dresse un tableau lugubre mais véridique de la société algérienne d'aujourd'hui. La violence est omniprésente : on la ressent à travers la violence verbale (vulgarités), mais aussi dans la violence physique. Cet Omar, représente des milliers de jeunes algériens, vivant dans des conditions précaires, alors, ils se tournent vers la facilité : le vol, agression...Le seul moyen pour échapper à ce qu'ils « sont », et surtout pour se donner du courage à réaliser ces crimes crapuleux, ils se « nourrissent » de ces médocs pour affronter leur lâcheté. Dans ce film, Omar est un anti-héros, (drogué, alcoolique, criminel...), malgré ces facteurs, cet ado est touchant et attendrissant. Son amour pour Selma, ou plutôt son obsession, le rend vulnérable : c'est une deuxième vie, un nouveau souffle. Le film captive dès les premières secondes, mais au bout des quinze première minutes, ça devient plat, dans le « silence », nous suivons le quotidien du « héros » entre vols, prise de drogue et son amour platonique pour Selma (tous les soirs, il se met sous sa fenêtre pour l'épier). « Madame Courage » dépeint avec simplicité la dure réalité que connait cette jeunesse abandonnée par sa famille et son pays. Suite à la projection, Merzak Allouache, a animé une conférence de presse au salon d'honneur du TRA. Dans cette rencontre, le réalisateur a indiqué que cet « Omar de 2015 » est un clin d'?il à « Omar Guetlato. Un cinéaste peut raconter la même histoire sans s'en rendre compte. Il y a des similitudes entre ces deux personnages », a-t-il souligné. Et d'ajouter : « Dans mes ?uvres j'ai parlé de l'Algérie depuis son indépendance, chaque film retrace un épisode de la société algérienne ». A propos de « Madame Courage », il signale que « C'est sur cette nouvelle génération, sur cette jeunesse algérienne. Dans mes films je raconte la réalité. Je suis un cinéaste qui raconte ses histoires en toute liberté ». questionné par un journaliste palestinien sur la projection de « Madame Courage » au festival de Haïfa, Merzak Allouache s'est abstenu de répondre, mais il a juste appuyé : « Essayez de vous renseigner sur ce que j'ai effectué en Palestine, lors de l'ouverture d'une salle de cinéma à Jérusalem. D'ailleurs, la presse n'en n'a pas parlé ».H.M




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