Algérie

Débats sur la déclaration de politique générale du gouvernement.. Les députés désertent l'APN



Peu de députés ont jugé utile de s'y présenter et d'assister aux débats alors que le contexte exige d'eux le minimum, à savoir être présents.L'atmosphère d'hier à l'APN prêtait à tout sauf à des débats sur un texte de l'importance de la déclaration de politique générale du gouvernement. Et pourtant ! Les députés ont déserté l'hémicycle au deuxième jour des débats sur le document présenté, avant-hier, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Si au premier jour des débats, le climat était plutôt tendu, intervenant à la veille de l'élection présidentielle du 18 avril prochain et dans une conjoncture marquée par des manifestations de grande ampleur dans tout le pays contre le cinquième mandat, au deuxième jour, l'APN donnait l'image d'une assemblée «déconnectée». Peu de députés ont jugé utile de s'y présenter et d'assister aux débats alors que le contexte exige d'eux le minimum, à savoir être présents.
Dans le hall de l'Assemblée, c'est la morosité. Rares sont les députés qui venaient converser avec les journalistes et donner leur avis sur l'actualité nationale bouillonnante. L'hémicycle était presque vide. Plusieurs députés ont préféré parler des problèmes de leurs localités, ignorant ce qui se passe sur la scène nationale et les manifestations pacifiques dans toutes les wilayas du pays. L'un des députés a même osé détourner les revendications de la rue. «Les dernières marches sont un message codé à l'adresse des autorités pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens, la lutte contre la surfacturation, la prise en charge des secteurs de l'Agriculture et du Tourisme?», a lancé Seddik Hemaizia. Les députés de la majorité ont parlé des réalisations de Bouteflika et salué le contenu de la déclaration de politique générale du gouvernement.
Certains ont timidement évoqué les manifestations des derniers jours. C'est le cas du représentant du RND, Kamel Bouchoucha. «L'opposition a le droit de critiquer mais il faut s'éloigner du populisme. Le véritable changement, c'est le changement des mentalités. Le peuple a le droit de manifester pacifiquement lorsqu'il voit que la bureaucratie menace la démocratie et que la corruption menace le développement», a-t-il déclaré.
Accrochages
Dans ce climat morose, deux scènes ont marqué les débats. Le député du PT, Fethi Kouchi, a commencé son intervention par des critiques acerbes contre la déclaration de politique générale du gouvernement. Il a affirmé que le texte est une provocation et un programme électoral pour la continuité de détournement des deniers publics, de la corruption, de détournement du foncier, de la harga, des intérêts étroits? Le président de l'APN, Mouad Bouchareb, intervient pour l'interrompre et lui demander de ne pas parler de la continuité. Le député du PT lui répond que deux pages du document présenté par Ouyahia traitent de la continuité et poursuit son réquisitoire.
Le député indépendant, Nourredine Aït Hamouda, a provoqué la colère des islamistes qui ont chahuté son intervention. En parlant de la polémique sur la prière dans les écoles, les islamistes ont commencé à crier. L'ancien député du RCD a rappelé la position des Ulémas lors de l'occupation française avant de lancer : «Vous êtes vaincus militairement. Vous n'allez pas passer. Il y a des députés qui étaient avec moi à Berrouaguia en prison. Ils étaient en prison pour des affaires liées au terrorisme. Il y a d'autres membres de cette Assemblée qui sont poursuivis en justice. Dommage que le ministre de la Justice ne soit pas là pour nous dire combien ils sont dans cette situation», a poursuivi Aït Hamouda.
Les débats se sont poursuivis dans une atmosphère maussade. Ils se poursuivront aujourd'hui et le Premier ministre répondra demain jeudi aux préoccupations des locataires de la chambre basse du Parlement.


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