Débats et information

«Je suis comme les petits ruisseaux; ils sont transparents parce qu'ils sont peu profonds.» VoltaireDans les pays où la démocratie n'est pas un vain mot, c'est-à-dire quand elle induit des élections libres et qu'il en résulte la transparence, celle-ci est la vertu cardinale que recherchent d'abord tous les opposants. Cependant, la démocratie n'empêche pas le travail des lobbies et quelquefois, elle accepte, par la vertu du «sacro-egoismo» des silences sur des affaires gênantes qui peuvent mettre en péril le fragile équilibre des forces et la séparation des pouvoirs... Le Parlement, représentation nationale reconnue par tous, est l'expression de cette démocratie et de la transparence qui l'accompagne. La presse écrite, plurielle, relatait jadis, selon ses sympathies, les efforts déployés par les députés pour garder le gouvernement dans la ligne politique de la majorité. Un pas de plus vers la transparence est franchi depuis la création de LCP, la chaîne parlementaire française qui offre au citoyen français les échos du travail parlementaire en cours et les préoccupations des élus du peuple, toutes familles politiques confondues. Cependant, cette spécialisation de la chaîne n'empêche pas son ouverture vers le large horizon qu'encombrent tous les problèmes que peut rencontrer une communauté active. La chaîne ne se contente pas de transmettre des débats souvent fastidieux pour le commun des mortels et qui concernent les projets de lois, avec les propositions et les contre-propositions: santé, enseignement, habitat, environnement, législation électorale, justice, diplomatie, libertés publiques, immigration... C'est ainsi qu'elle propose une série d'émissions qu'envieraient bien des chaînes généralistes si celles-ci n'étaient pas orientées vers les besoins publicitaires que procure un audimat sous haute surveillance, ou vers des missions de désinformation que dictent les lobbies puissants. Les plus intéressantes concernent évidemment les reportages effectués dans les coins reculés de la province ou dans les agglomérations défavorisées: elles sont menées par des professionnels qui ont pour guide un élu, député ou sénateur, un homme de terrain comme doit l'être tout élu représentatif. Celui-ci explique, avec la pédagogie et la culture qui est la sienne, c'est-à-dire avec une pleine connaissance des problèmes vécus, de leur histoire, de la panoplie législative qui l'accompagne, les difficultés qu'il rencontre. «J'aimerais vous y voir» est le titre éloquent de cette rubrique que l'on aimerait voir animée par les pensionnaires privilégiés du Club des Pins, sur un des clones de l'Unique. Ce serait un peu «Lumières sur les wilayas» sans la langue de bois, la censure et bien sûr, l'autocensure. Evidemment, les propos de l'élu en question seraient confrontés à des interviews d'autres élus d'une autre famille politique ou à des avis de simples citoyens qui vivent en direct les problèmes exposés par l'élu. Il arrive même que l'élu en question quitte son habit de parlementaire et parte, suivi d'une caméra attachée à tous ses faits et gestes, pour vivre, le temps d'une journée, la vie quotidienne de la communauté qu'il est censé représenter. Sa complète immersion dans un milieu qui lui est familier lui permettra de faire vivre au téléspectateur les problèmes des citoyens. Ainsi, le député sera tour à tour professeur de langue, animateur de soutien scolaire ou encore éducateur de rue. Par ailleurs, il sera éleveur-agriculteur endetté, travailleur dans un marais salant... Cette expérience sera pour lui un argument supplémentaire pour défendre les centres sociaux au sein de l'hémicycle. Il arrive souvent que LCP illustre les thèmes traités par un film de fiction autour duquel s'articulent des débats passionnants.