Algérie

Débat sur une éventuelle opération militaire en Libye



Divisés sur l'option militaire qui consiste à  créer une zone d'exclusion aérienne, les Occidentaux doivent prendre une décision le plus tôt possible en la circonstance. D'autant que les insurgés demandent de l'aide pour faire face notamment aux forces aériennes du dictateur de Tripoli. Peu explicites jusqu'à présent, les Etats-Unis, déjà engagés dans les bourbiers afghan et irakien, tentent de soigner leur image ternie vis-à-vis du monde arabe. Moscou reste sur une position ambiguë.
L'ambassadeur russe à  l'ONU, Vitaly Churkin, a estimé hier que des «questions fondamentales» devaient encore àªtre réglées avant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye, illustrant la division du Conseil de sécurité sur le sujet. «Il y a des questions fondamentales qui doivent àªtre réglées», a indiqué le diplomate russe. «Pas seulement sur ce que nous devons faire, mais également sur comment nous devons le faire.» «S'il y a une zone d'exclusion aérienne», a-t-il ajouté. Il faudra, poursuit-il, déterminer «par qui» et «comment» elle sera mise en œuvre. «Sans réponse à  ces questions, il est très difficile de prendre une   décision responsable.» La Grande-Bretagne et la France travaillent actuellement sur un projet de résolution qu'elles entendent soumettre au Conseil et qui soutient l'idée de faire de la Libye une zone de survol interdite, une option sur laquelle la Chine et la Russie sont prudentes jusque-là.
De son côté, le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu hier soir avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. Mme Clinton n'a fait aucune déclaration à  l'issue de cette rencontre, à  laquelle a participé le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.
Ce dernier a appelé dimanche dernier à  une accélération des efforts internationaux pour répondre à  un appel de la Ligue arabe à  l'instauration d'une zone   d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. La France est le seul pays à  avoir   reconnu formellement le Conseil national de transition (CNT), qui regroupe   l'opposition armée au régime d'El Gueddafi comme seul «représentant légitime» du peuple libyen. E dépit des efforts de Londres et de Paris, l'Union européenne s'est limitée vendredi dernier, lors d'un sommet exceptionnel à  Bruxelles, à  considérer le CNT comme «un interlocuteur politique légitime». Hillary Clinton a également prévu un contact avec un des représentants du CNT, Mahmoud Jibril, lors de son séjour à  Paris.
Le même jour, Alain Juppé a réaffirmé qu'«aucune option n'est exclue», a réaffirmé. Sans préciser pour autant si un accord se dessinait sur un projet de résolution aux Nations unies, préalable à  tout acte de guerre. Pour Paris, l'objectif est «d'aller très vite à  l'ONU» avec un dépôt de projet de résolution au plus tôt, en étant «le plus large possible» dans sa formulation sur un recours à  la force aérienne, sans focalisation sur une zone d'exclusion aérienne, selon une source proche du dossier. «L'efficacité aurait été plus grande au moment où les forces du colonel El Gueddafi étaient relativement inorganisées au début du conflit», estime Jean-Pierre Maulny, de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). «Plus on attend et plus l'engagement devra àªtre important», précise-t-il, en relevant que Barack Obama ne semble pas favorable à  l'ajout d'un nouveau conflit à  ceux d'Irak et d'Afghanistan. «Dans la semaine qui vient, il peut y avoir des frappes chirurgicales sur des aéroports et on peut brouiller les systèmes de transmission d'El Gueddafi », fait valoir sous couvert d'anonymat un responsable gouvernemental français.      


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