Algérie

Débat sur la loi de finances 2008 Des députés demandent des comptes



Les députés ont insisté hier pour demander au gouvernement et au ministre des Finances de se conformer à la loi de règlement budgétaire consacrée par la Constitution (article 160). Les députés de l'Assemblée populaire nationale qui ont débattu hier la loi de finances 2008, ont mis l'accent sur la nécessité de présenter le bilan détaillé des dépenses de l'Etat et de l'argent public. Les parlementaires ont exigé des précisions et non seulement des généralités sur la loi de finances, et ce pour pouvoir débattre et contrôler l'argent que consacre l'Etat aux différents secteurs. C'est en fait une demande de comptes que les députés exigent carrément.  Le député Mohamed Hanafi du parti En-Nahda a, dans son intervention, qualifié le gouvernement de «non sérieux» notamment dans la présentation de la loi de finances 2008. Il a interpellé le ministre des Finances pour présenter rapidement la loi de règlement budgétaire, le seul outil qui permettra aux députés de débattre avec précision les dépenses de l'Etat. De son côté, la députée du Parti des travailleurs, Benyakhlef Zarfa, a elle aussi insisté sur la question de la loi de règlement budgétaire. «On obtient des statistiques sur les projets et sur le financement de projets par voie de presse, nous demandons au ministre des Finances des précisions et des détails sur toutes les dépenses et tous les dossiers consacrés par la loi de finances, pour pouvoir contrôler l'argent public», a-t-elle lancé.  Le représentant du parti majoritaire à l'Assemblée, en l'occurrence Messaoud Chihoub du FLN, a mis l'accent pour sa part sur la nécessité de sacraliser le contrôle par les députés, notamment des dépenses publiques. Il a demandé au gouvernement de présenter la loi de règlement budgétaire, soulignant que celui-ci a pris du retard pour sa présentation. Le député du PT, Kamel Djaafer, a insisté sur la nécessité de présenter les détails des dépenses et des financements, et ce, pour lever toutes les ambiguïtés. Il s'est interrogé pourquoi le gouverneur de la Banque d'Algérie n'a pas présenté son rapport annuel pour expliquer aux députés et à l'opinion publique le sort de l'argent qui se trouve sous forme de chèques dans des banques américaines.  Les députés ont beaucoup insisté par ailleurs sur la nécessité de préparer la période d'après pétrole, en critiquant sévèrement certaines réformes économiques et sociales en cours.  Les représentants du parti RND ont regretté le fait que loi de fiances n'ait pas accordé plus d'importance à l'investissement local. Kamel Djaafer du PT a lui parlé du démantèlement des entreprises nationales à la faveur de la privatisation. «L'Etat a privatisé entre le 1er semestre 2006 et le 1er semestre 2007, 130 entreprises en mettant à la porte 10.313 travailleurs, et il est prévu de privatiser, selon le chef du gouvernement, 120 autres entreprises», a-t-il déclaré. Et de s'interroger «où va notre pays avec cette politique qui encourage les importations avec la suppression des taxes au détriment de la production nationale et l'industrie». Ahmed Maache du RND a exigé quant à lui la mise à niveau des entreprises algériennes pour qu'elles puissent s'imposer sur le marché, en perspective notamment de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC.  Enfin, l'ensemble des députés se sont interrogés sur le fait que la loi de fiances 2008 soit calculée sur 19 dollars du prix de baril, alors que le prix de ce dernier a atteint 90 dollars. De même les députés ont déclaré qu'il était inadmissible que le pouvoir d'achat dégringole au moment où l'Algérie connaît une aisance financière particulière. Les débats doivent se poursuivre de nuit et le projet de loi de finances et de budget pour l'exercice 2008 sera soumis au vote des députés le 10 novembre prochain.


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