Débat dépassé '

La régulation des établissements scolaires privés a été annoncée dès la rentrée. On ne savait pas ce que cette régulation allait toucher, mais il fallait bien s'attendre à une reprise en main par le ministère de tutelle des programmes enseignés dans ces écoles. Le système éducatif unique est une question de souveraineté nationale dans tous les pays, qui adoptent un même programme pour tous les établissements scolaires, qu'ils soient privés ou publics, sinon on peut imaginer toute la pagaille qui résulte si les programmes enseignés diffèrent d'un établissement à un autre.Entre l'école publique et l'école privée, il y a toujours débat, mais il ne doit pas porter sur les programmes enseignés, qui sont du ressort du ministère de tutelle. En Algérie, une décision prise dans ce sens par le ministère de tutelle, visant l'encadrement des activités et des programmes dispensés, de façon à uniformiser le processus d'enseignement dans les écoles publiques et les écoles privées, concernant particulièrement l'interdiction de la dispense du programme français, encore adopté dans des écoles privées malgré le changement de cap des nouveaux programmes, orientés vers l'anglais, a suscité des réactions tant à l'intérieur du pays qu'en dehors. Des médias locaux et étrangers se sont penchés sur cette action du ministère de l'Education nationale, jugée inattendue par certains directeurs et enseignants d'écoles privées et brusque par d'autres, sans voir les choses en face, notamment la décision des autorités du pays de remplacer le français par l'anglais qui ne date pas de cette récente rentrée scolaire. C'est un choix qui se prête toujours au débat objectif, mais la décision et la responsabilité appartiennent au gouvernement, qui assume tout ce qui en découle de la décision en question. S'il fallait dire quelque chose, c'était il y a plus d'une année, au moment de l'introduction de l'anglais dans le cycle primaire, dès la 3ème année primaire. Aujourd'hui, le remplacement du français par l'anglais court à tous les niveaux d'enseignement, du palier primaire à l'université. Est-ce qu'on croyait qu'on pouvait tolérer que des écoles privées fassent exception à la règle et continuent de dispenser le programme français '
Auparavant, malgré l'obligation de se référer strictement au système éducatif unique, comme c'est le cas partout dans le monde, les autorités tolèrent le fait que des écoles privées dispensent le programme français, mais c'était avant le remplacement du français par l'anglais. Est-ce qu'on cherche à travers ce tapage médiatique à politiser une affaire qui relève de la souveraineté de chaque pays ' Comme si le français faisait la différence entre l'école privée et l'école publique ! Les écoles privées doivent s'investir dans d'autres apprentissages qui font la différence avec l'école publique, la rigueur, l'effort, l'acquisition d'équipements d'enseignement moderne, le recrutement des compétences contre des salaires conséquents, et d'autres aspects qui permettent d'atteindre les meilleurs résultats aux examens de fin d'année.