Algérie

Débat autour des pôles de compétitivité en Algérie



“Bien que des centres industriels spécialisés émergent petit à petit dans les régions de notre pays (ex : agroalimentaire dans la vallée de la Soummam, industrie de l’électroménager à Bordj Bou-Arréridj, industries électroniques à Sidi Bel-Abbès, industries pétrochimiques à Arzew, industries mécaniques à Constantine, etc.), il reste que le potentiel de coopération entre les professionnels d’un même secteur d’activité, sur un même territoire, n’est pas assez mobilisé ; cela nous fait perdre de l’énergie, de la croissance et de l’emploi”. C’est ce qu’a souligné, hier, le président du Forum des chefs d’entreprise à l’ouverture du 7e symposium international de MDI Business School d’Alger, organisé à l’hôtel Hilton d’Alger. Il est bien connu que l’enjeu fondamental pour l’économie algérienne est d’assurer sa diversification. Celle-ci se fera d’autant plus vite qu’elle développera une économie fondée sur le savoir. Des objectifs restent clairement fixés par le gouvernement qui projette, en application de sa nouvelle stratégie industrielle, de créer un certain nombre de zones d’activités intégrées (ZAI) où les entreprises, les universités et les partenaires technologiques internationaux pourraient travailler en synergie, pour donner un surcroît d’attractivité et de compétitivité aux territoires concernés et aux unités économiques qui y activent. 
Des communications intéressantes, sur certaines expériences, ont été présentées hier, notamment par des experts de renom comme Taïb Hafsi de Hec Montréal, Michel Bernasconi, Ceram-Sophia Antipolis, Francisco Cobo, université Complutense de Madrid et Neila Gongi, pôle de compétitivité en Tunisie. La technopole Sophia Antipolis de Nice constitue un exemple pour les acteurs algériens appelés à contribuer, d’une manière ou d’une autre, à la promotion de pôle de compétitivité. Pour autant les initiatives prises ailleurs dans se sens ne sont pas toutes des réussites.  En France, par exemple, un rapport du Boston Consulting Group remis souligne, certes, l’efficacité d’une majorité de pôles de compétitivité. Mais certains sont moins prometteurs que prévu.
Les acteurs algériens, appelés à mettre en place et évoluer dans ce type d’espace, pourraient s’inspirer des réussites mais aussi des échecs des expériences étrangères. “En Algérie, où l’État demeure encore, pour des raisons historiques, le principal développeur économique et social, on ne peut pas faire l’impasse sur son intervention”, soulignent les organisateurs du symposium. Quelles formes de contribution financière doit-il apporter à ces pôles de compétitivité durant la phase de lancement ? Quelle aide accorder aux différents acteurs ? Comment harmoniser les actions des différentes institutions nationales et locales ? Autant de questions dont il faudra nécessairement débattre.
Pour sa part, M. Abdelhamid Temmar, ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, qui a assisté à une partie des travaux a affirmé que l’Algérie n’est pas encore en phase de création de pôles de compétitivité qui nécessitent, a-t-il dit, notamment des infrastructures importantes, une administration publique adéquate, des entreprises performantes, une formation de niveau et des centres de recherche scientifique. L’Algérie, qui est en phase de relance économique, a choisi, suite à des études approfondies, l’appellation de “technopole”, basée essentiellement sur des zones de développement industriel  intégré au lieu de pôle de compétitivité qui convient plus, selon lui, aux pays dotés d’industries puissantes.
La préoccupation première des opérateurs économiques est de trouver le mode opératoire organisationnel qui pourra faire émerger le large tissu de PME dont l’Algérie a besoin, et qui pourra, dans le même temps, réaliser son ancrage dans l’économie de la connaissance en misant sur la recherche, la créativité, la mise en commun des compétences, des savoirs et de l’action. “Ma conviction est que notre pays a tous les atouts pour réussir ce pari ; pour cela, nous devons faire l’effort nécessaire pour nous organiser et libérer le potentiel de notre économie pour permettre aux porteurs d’idées et de projets de réaliser leur créativité”, conclut le président du Forum des chefs d’entreprise.


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