Algérie - A la une

Débat autour de l'assemblée constituante de 1962 Conférence au forum d'el moudjahid



Débat autour de l'assemblée constituante de 1962                                    Conférence au forum d'el moudjahid
Ils étaient jeunes. La majorité était en prison, d'autres condamnés à mort ou encore mobilisés dans le maquis. Ensemble, ils partageaient la même condition : ils n'avaient aucune expérience politique. Cela ne les a pas empêchés, toutefois, d'être élus comme membres de l'Assemblée nationale constituante, créée le 20 septembre 1962. Cette dernière, présidée par Ferhat Abbas, avait comme mission l'élaboration de la première Constitution algérienne. « Les membres avaient donc commencé par l'élaboration de cette Constitution. Sauf que, en parallèle, le bureau politique du FLN, présidé par Ahmed Ben Bella, élaborait également une Constitution. », a expliqué, hier, au forum d'El Moudjahid, maître Amar Bentoumi, premier ministre de la Justice de l'Algérie indépendante. C'est ce qui a provoqué la démission de Ferhat Abbas, ajoute-t-il. Néanmoins, poursuit-il, c'est que la Constitution, qui a été élaborée en dehors de l'Assemblée, a été adoptée par cette dernière par une majorité de 173 voix contre 23. « Le premier gouvernement algérien n'a pas été non plus constitué, selon des principes politiques. C'est le bureau politique du FLN qui a dressé la liste de ses membres. Une liste qui a été modifiée plusieurs fois, car n'obéissant à aucun critère. Je me suis retrouvé ministre de la Justice sans savoir pourquoi ni désigné par qui », confie-t-il. Chose que confirme l'historien Amer El Khila.« Au lendemain de l'Indépendance, il y avait des différends entre le gouvernement provisoire et le FLN, ensuite, il y avait des conflits au sein même du FLN et puis, les alliés de ce même parti sont devenus opposants à leur tour, aboutissant au coup d'Etat de 1965 », résume l'historien. Cette succession de faits n'est pas achevée, à l'en croire. Pour revenir aux travers de la période post-indépendance, l'Assemblée constituante, dont les fonctions devaient prendre fin en 1964, a officiellement exprimé son soutien au coup d'Etat de Houari Boumediene en 1965. « Elle a soutenu ce coup d'Etat alors que sa mission a été achevée en 1964. En tant que quoi l'Assemblée a-t-elle soutenu ce coup d'Etat ' La question reste posée », conclut-il. Face à cette avalanche de critiques, Zohra Drif, qui était membre de l'Assemblée constituante, a mis un bémol. Elle a rappelé que la majorité des membres de cette institution étaient « naïfs », sans expérience politique et ignoraient ce qui se passait au « sommet » du pouvoir. « Cela dit, qu'il y ait eu lutte pour le pouvoir est une chose normale et cela n'est pas propre à l'Algérie. Ce n'est pas une tare. La course au pouvoir, cela existe partout dans le monde », justifie-t-elle.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)