Algérie

Débat à l'APN sur le projet de loi sur les partis politiques Tarik Mira : 'Le jeu est biaisé'



'Il y a encore une année, alors que le vent de la révolte puis de la révolution soufflait sur la Tunisie voisine, dont nos destins par le Maghreb sont plus ou moins liés, l'évocation d'un déficit démocratique dans notre pays était perçu comme une vue de l'esprit portée par quelques idéalistes, des empêcheurs de tourner en rond. L'existence, aujourd'hui, d'une série de textes pour des réformes politiques et institutionnelles est la preuve qu'il y a un mal profond en matière de gouvernance et surtout dans le lien entre le peuple et les institutions', a déclaré, mercredi dernier, Tarik Mira à l'APN, à l'occasion du débat sur le projet de loi sur les partis politiques. 'C'est un aveu de fond d'autant que, dit-on, la prochaine assemblée aura vocation à jouer un rôle proche de la constituante, mais, hélas, on restera dans l'octroi. Si la constituante est la voie la plus efficiente d'une légitimité incontestable, une démarche d'octroi peut aussi se révéler crédible. Dans le cas d'espèce, la formation des partis et le processus électoral doivent être libérés de l'emprise de l'administration', a encore indiqué le député.
Dans son intervention, Tarik Mira a également fait remarquer que 'dans tous les pays démocratiques, la législation en la matière se limite à une démarche d'affirmation de principes généraux ouvrant le champ d'application à la libre création de partis. La pertinence d'un parti ou d'un programme ne doit être sanctionnée que par le suffrage universel. Dans le texte que vous présentez, rien ne repose sur ces fondements. Bien au contraire ! Tout concourt à redessiner une carte politique de manière bureaucratique et dirigiste. De plus, la violation de la précédente loi sur la constitution de nouveaux partis n'assure aucune crédibilité à la démarche actuelle'. 'Qui garantira l'équité, la transparence et la régularité ' La même administration ' Est-ce crédible d'opérer ainsi , s'est-il interrogé. 'Un souffle puissant en faveur du changement qui a pour nom liberté et dignité embrase notre région et l'Algérie ne peut échapper à ce mouvement de fond. Elle a, cependant, le choix de la méthode et la possibilité d'aller vers un changement ordonné et sans violence. Malheureusement, au vu de ce texte, il est incontestable que le pouvoir veut contrôler totalement la future scène politique et la reconfigurer à sa guise', a, par ailleurs, souligné M. Mira, avant d'indiquer que 'd'ores et déjà, le ministre de l'intérieur a annoncé que quatre à cinq formations politiques seulement seront agréées. L'expression de la souveraineté populaire s'en trouve ainsi soumise à une méthode para-censitaire. La bureaucratie, qui veille à la formation des partis politiques, s'adjuge plus d'un atout dans ses mains sans jamais en parler. Le jeu est biaisé'. Qui protégera les partis sélectionnés de la fraude électorale, ce mal qui a accompagné notre vie politique depuis toujours '
'Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on se retrouvera dans quelque temps dans les mêmes termes du débat et la question de la légitimité de l'exercice du pouvoir ne sera toujours pas réglée. Le problème de l'instauration d'un régime souverain et démocratique n'est pas dans l'instrument, à savoir le mode de création des partis, mais dans la méthode : administrative ou libre ' Il faut définitivement sortir de l'aveuglement qui peut vous faire croire que les mutations régionale et internationale ne seront d'aucune influence à terme sur notre pays', a conclu le député.
Synthèse R. N.


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