Algérie

Débat à Alger sur les objectifs du millénaire



L?Afrique du Nord à la traîne Connaissez-vous les OMD ? Ce n?est pas un médicament ni un sigle d?un nouveau parti. Les invités de Mohamed Seghir Babès, fraîchement installé à la tête du Conseil national économique et social (CNES), au déjeuner-débat, hier à l?hôtel El Djazaïr à Alger, se posaient des questions sur ces initiales : O.M.D. L?Algérie diplomatique est pourtant pleinement engagée dans ce projet qui s?étale jusqu?à 2015. Seulement, les Algériens ne connaissent presque rien de cette vaste opération lancée par l?ONU en 2000. En septembre de cette année, les chefs d?Etat, dont le président algérien, s?étaient entendus à New York sur la Déclaration du millénaire. Ils avaient accepté, entre autres, d??uvrer pour réduire de moitié, à la date prévue, « la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à un dollar par jour et celle des personnes qui souffrent de la faim ». Ils s?étaient engagés également à assurer un cycle complet de scolarité aux enfants, limiter la mortalité maternelle et infantile, éliminer les disparités entre les sexes et arrêter la propagation du sida et du paludisme. Depuis, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), au nombre de huit, sont inscrits sur la feuille de route de l?humanité avec des fortunes diverses. Samedi 26 novembre. Le Palais des nations à Alger abritera une table ronde régionale Afrique. Le thème sera « Les OMD, la voie de l?appropriation collective par le biais du savoir et de la connaissance ». Organisée par le CNES, le Conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc) et l?Association internationale des conseils économiques et sociaux, cette rencontre fait suite à celle de Paris et précède celle de Brasilia. Les représentants de 70 conseils économiques et sociaux (CES) seront présents à Alger. « Un record », a dit Mohamed Seghir Babès. Selon lui, les pouvoirs publics, les CES, les universitaires et les ONG « organisés » seront « côte à côte » pour débattre des moyens d?atteindre les OMD. En ce sens, il a appelé à « un investissement légitime » pour établir des partenariats en vue de réussir cette entreprise. Les journalistes sont, à ses yeux, des partenaires majeurs pour sensibiliser l?opinion publique à « l?enjeu » des OMD. Les ONG doivent, d?après lui, être mobilisées de façon neutre. Mohamed Seghir Babès s?est dit « agréablement surpris » par le travail d?analyse et de recherche effectué par les universitaires, loin des lumières et des regards. « Pour préparer la table ronde, on s?est réuni en comité scientifique », a-t-il dit. Il s?agissait, selon lui, de trouver des « minima » pour que la rencontre du 26 novembre puisse tenir la route. On ne sait pas grand-chose sur ce que va proposer l?Algérie. Le président du CNES a reconnu le retard accumulé dans la réalisation des objectifs et a même parlé des « échecs » évoqués lors du dernier sommet onusien de New York. Sommet où « le rôle précieux » des conférences de l?ONU a été souligné pour « mobiliser » la communauté internationale aux objectifs du millénaire. C?est que les pays riches paraissent peu intéressés pour aider les pays les moins avancés à sortir de la misère. Et que l?Afrique, toujours elle, régresse, à tous les niveaux. Les conflits, l?absence de gouvernance et de démocratie et le manque de transparence dans la gestion des ressources aggravent la pauvreté dans cette région. « Sur les 13 millions de morts qu?ont fait les grands conflits entre 1994 et 2003, plus de 12 millions étaient en Afrique subsaharienne, en Asie occidentale et en Asie du Sud », constate l?ONU dans son dernier rapport annuel sur l?OMD. L?Afrique du Nord a, selon le même rapport, peu bougé en matière de lutte contre la pauvreté. La région a même régressé entre 1990 et 2001, puisque, au lieu de reculer, la pauvreté a évolué de 0,5 %. A l?échelle macro, cette proportion est jugée inquiétante par les experts. A quoi servent donc les retombées financières des ressources pétrolières et gazières, énormes celles-là, de l?Algérie et de la Libye ? En Asie, la pauvreté a reculé d?une façon spectaculaire, selon l?ONU. « Le nombre de personnes qui vivent avec moins de 1 dollar par jour a baissé de près d?un quart de milliard entre 1990 et 2001 », est-il relevé dans le même rapport. Autre chose : en douze ans, l?Afrique du Nord n?a fait aucun effort pour se débarrasser de la famine. La proportion des personnes sous-alimentées en 1990 était la même en 2002, à savoir 4 % de la population mondiale. Le pourcentage des enfants âgés de moins de 5 ans mal nourris, dans la même région, a baissé de seulement 2 % en...13 ans. En Asie orientale, durant la même période, le nombre d?enfants mal nourris a baissé pour passer de 24 millions à 10 millions.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)