Algérie

De Tunis à Paris, retour des RDV cinéma



L'Institut français d'Alger reprend progressivement son programme culturel après six mois d'arrêt. Pour commencer, l'IFA annonce deux rendez-vous cinéma dont le prochain est prévu pour ce samedi.Depuis six mois, les espaces culturels en Algérie sont fermés en raison de la crise sanitaire. L'Institut français n'a pas dérogé à la règle tout en proposant un certain nombre de films sur sa plateforme internet. Ce n'est qu'hier que la salle de l'IFA a rouvert ses portes avec la projection, en deux séances sur réservation, du film Un divan à Tunis (2019) de Manel Labidi.
Mettant en vedette l'actrice iranienne Golshifteh Farahani en compagnie du comédien tunisien Majd Mastoura, ce long métrage mêlant drame et comédie raconte les péripéties de Selma qui, après avoir exercé à Paris, ouvre un cabinet de psychanalyse dans une banlieue populaire de Tunis.
Nous sommes au lendemain de la révolution du Jasmin et le pays connaît une forte demande en matière de prise en charge psychologique : la jeune Selma se retrouve alors face à des patients pittoresques dont certains prennent Freud le barbu pour un frère musulman tandis que d'autres confondent séances tarifées avec «prestations tarifées». Au fil du temps, la psychanalyste trouve néanmoins ses marques mais ne tardera pas à découvrir qu'elle ne peut continuer d'exercer sans une autorisation.
Sorti en France en février 2020, Un divan à Tunis, premier long métrage de Manel Labidi, a eu droit à un accueil critique mitigé. Enthousiaste, Charlie Hebdo y a trouvé de l'humour et de l'intelligence tandis que Bande à part est conquis par l'interprétation de Farahani et que le magazine Elle salue «une comédie freudienne où la folie douce fait la loi».
Beaucoup moins emballé, le critique cinéma du quotidien Le Monde déplore «une hésitation qui tiédit le propos pourtant passionnant et caricature les situations» ; le Nouvel Observateur est tout aussi réservé sous la plume de Nicolas Schaller qui concède au film son côté «sympathique» tout en regrettant que la réalisatrice n'ait pas suffisamment creusé «le paradoxe d'une parole libérée dans un pays postrévolutionnaire».
Samedi, deux séances (14h et 16h30) sont prévues pour le film Fahim de Pierre-François Martin-Laval qui met en scène Gérard Depardieu et Isabelle Nanty ainsi que le jeune Assad Ahmed.
Cette fiction inspirée de faits réels raconte le destin exceptionnel d'un enfant bengali qui fuit son pays en compagnie de son père.
Arrivés à Paris, ils entament un parcours du combattant pour obtenir l'asile politique et Fahim, très doué pour le jeu d'échecs, rencontre Sylvain (G. Depardieu), l'un des meilleurs entraîneurs de France.
Tiède, l'accueil critique salue globalement l'humanisme et l'émotion du film tout en soulignant quelques écueils tels que le pathos, le style convenu et prévisible et l'aspect «feel good».
Sarah H.


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