Algérie

De toute urgence, le statu quo


Voici six mois, le 30 octobre 2020, le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté la résolution 2548 par laquelle il prolongeait le mandat de la MINURSO jusqu'au 31 octobre 2021. Pour quoi faire, dira-t-on' La mission fantôme, pour ne pas dire fantoche, est une manière de laisser croire que la communauté internationale «appuie pleinement les efforts du secrétaire général» pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Votée par 13 pays mais vivement critiquée par la Russie et l'Afrique du Sud, cette motion convenait parfaitement au Maroc et à ses parrains, en Europe et aux Etats-Unis.Le Conseil s'était félicité, lors de cette réunion, du fait que la situation au Sahara occidental «est restée relativement calme, tandis que le cessez-le-feu tient toujours et que les parties respectent le mandat de la MINURSO». Laquelle mission onusienne est bloquée dans son action et dans ses mouvements par le royaume marocain qui l'a, en outre, réduite à une portion congrue puisque plus des deux tiers de sa composante avaient été expulsés manu militari. De cela, aucun commentaire et encore moins une quelconque mise en garde du Conseil de sécurité qui, s'agissant de la dernière colonie en Afrique, se transforme en chambre d'enregistrement, sans plus. Jeudi dernier, la réunion n'a pas dérogé à ce qu'on observe de très nombreuses années durant. A deux doigts de l'autosatisfaction, l'instance onusienne s'est contentée de recommander la nomination, aussi rapidement que possible, d'un envoyé spécial au Sahara occidental, à croire que l'homme providentiel parviendra, à lui seul, à renverser la vapeur dans la région de plus en plus instable. Car, entre-temps, l'attaque militaire que le Maroc a engagé contre des civils sahraouis à El Guerguerat, dans la zone tampon déterminée par l'accord de cessez-le-feu en 1991, a été la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le Front Polisario, las des tergiversations de l'ONU et face aux provocations de plus en plus aventureuses du Makhzen, a émis le constat logique de la carence de la MINURSO et de l'expansionnisme de Rabat, mettant fin par-là même à un cessez-le-feu délibérément piétiné par l'occupant illégal du territoire sahraoui. Qu'attendre, alors, d'un nouvel envoyé spécial appelé à subir les mêmes manoeuvres sournoises, les mêmes coups tordus et les mêmes déboires que ses prédécesseurs, à moins qu'il ne s'agisse d'un envoyé spécial du Maroc pour le Maroc! Il n'est pire sourd que celui qui ne veut point entendre et le Conseil de sécurité qui attend des rapports sur l'évaluation des personnels impliqués dans les opérations de maintien de la paix démontre qu'il est urgent d'attendre et surtout de ne rien faire, la carte du temps ayant usé et abusé de la longue patience du peuple sahraoui, confronté au fait accompli marocain, depuis presque cinq décennies. Et le Maroc et ses parrains le savent qui profitent, avec une voracité extrême, du pillage des ressources du territoire, en toute impunité.
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