Algérie

De terre et d'argile, Exposition de Yasmine Terki (Tlemcen 2011, capitale de la culture islamique)



De terre et d'argile, Exposition de Yasmine Terki (Tlemcen 2011, capitale de la culture islamique)


EXPOSiTION “DE TERRE ET D'ARGILE", À RIADH EL-FETH écologiques, modernes et universelles Sara KharfiPublié dans Liberté le 19 - 11 - 2012 Cette exposition, qui se poursuivra jusqu'au 17 décembre prochain, tend à sensibiliser à l'importance des constructions en terre. Elle montre, à travers de belles photographies, la présence des architectures de terre dans le monde entier. L'exposition “De terre et d'argile", montée en 2011, à la faveur de la manifestation “Tlemcen capitale de la culture islamique", par Yasmine Terki, architecte des monuments historiques et spécialiste des architectures de terre auprès du ministère de la Culture, fait escale à Alger – précisément à l'esplanade de Riadh El-Feth sous un chapiteau d'une superficie de 1925 m2 – depuis samedi dernier et jusqu'au 17 décembre prochain. N'étant aucunement une spécificité africaine ou un mode de construction dépassé, les architectures de terre sont universelles, et nombre de bâtisses construites avec ses techniques sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, comme le signale une mappemonde qui fait l'inventaire des sites construits en terre et classés (sous-espace “Universalité des architectures de terre"). “Qui d'entre nous sait que ces architectures sont aujourd'hui, plus que nul autres, ancrées dans la vision contemporaine du progrès, et que c'est pour cette raison qu'après avoir longtemps été considérées comme des architectures de pauvres, elles ont aujourd'hui la faveur des riches ? Probablement très peu d'entre nous le savent... Cette exposition se veut une humble contribution à lever le voile sur ces architectures intemporelles, fascinantes de beauté et d'ingéniosité et pourtant méconnues", note Yasmine Terki, commissaire de l'exposition, dans un texte introductif sur le catalogue. Le parcours de “De terre et d'argile" commence par le hall où sont exposés des sables de seize couleurs, en provenance d'une même carrière située dans le grand erg occidental, à proximité de Timimoun. On y retrouve également des décorations murales en terre, ainsi que des jarres en terre crue réalisées par des artisanes du village de Sidi Semiane (Tipasa). L'exposition, pour laquelle une magnifique scénographie a été réalisée par Nouredine Boutella, en coordination avec Yasmine Terki, s'articule autour de 4 sous-espaces. Le premier, intitulé “l'Universalité des architectures de terre", montre, à travers des photographies, la présence de ce type de construction partout dans le monde. De célèbres joyaux architecturaux sont construits en terre, notamment la ville de Tombouctou (Mali), “les premiers gratte-ciel de l'humanité" à Shibam (Yémen) ou encore des parties de l'Alhambra (Espagne) et de la Grande muraille de Chine. En plus d'une mappemonde et de sublimes photographies, une maquette de la grande mosquée de Djenné (Mali) est présentée. Le deuxième sous-espace, “la Diversité des architectures de terre", montre les techniques traditionnelles de construction en terre. à ce niveau de l'exposition, on apprend par exemple que les techniques de construction en terre les plus répandues dans le monde sont le pisé et l'adobe (les deux techniques les plus répandues en Algérie), ainsi que le bauge et le torchis. L'exposition aborde également “la Modernité des architectures de terre" (troisième sous-espace), où l'on découvre, entre autres, “des photographies de bâtisses ultramodernes réalisées à travers le monde grâce aux techniques contemporaines de construction". Le dernier sous-espace, intitulé “les Ksour protégés en Algérie, entre terre et pierre", propose des photographies aériennes et terrestres de 13 ksour en Algérie (Amenthan de Batna, ksar d'El-Mihan et de Zelouaz à Illizi, Kenadsa à Béchar, Ighzer à Adrar – une maquette de ce ksar est proposée –, El-Chetma à Biskra, etc.), réalisées par Kays Djilali, en 2009 et 2011. Outre un espace de lecture contenant 300 ouvrages, “De terre et d'argile" comporte un espace de projection, où deux films documentaires de François Lebayon (“des Révolutions de la terre" et “les Nouveaux habits de la terre") sont proposés. Cette exposition, inaugurée par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, est un très beau voyage dans le monde qui montre que les architectures de terre sont à la fois écologiques, modernes et universelles, répondant parfaitement aux besoins contemporains. à voir absolument ! S K



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