Moumni gagne à tous les niveaux de la justice. Au moment de l'exécution de justice, patatras!Il était 9h40 en cette belle journée d'avril 2014 lorsque Katia Allache, la discrète présidente de la section correctionnelle de Chéraga (cour de Tipasa) appela les Moumni et Boukhatem à la barre ainsi que Hamza l'huissier, tous trois poursuivis pour menaces, coups et blessures volontaires et vol. Les article 284, 264 et 350 étaient les stars avec quatre avocats constitués et un avocat se présentant avec une procuration du nom de la victime de vol.Le procès a enfin eu lieu après cinq renvois! Et comme elle s'y attendait, Allache, le regard froid et neutre, avertit tout ce beau monde en déclarant qu'elle était tenue par l'ordonnance de renvoi sans plus. Cette remarque avait été crachée juste après l'introduction de questions préjudicielles tournant autour de l'annulation des procédures.L'atmosphère est lourde d'autant plus que dans ce dossier est mêlé un avocat d'Alger que son confère constitué pour l'inculpé Moumni, ne ménagera point, allant jusqu'à révéler amèrement, les subterfuges de son confrère qui a sauté le fossé du respect de la déontologie et allant jusqu'à brandir une copie du registre du commerce de l'avocat «victime».«Le bâtonnier et le procureur général ont été saisis pour cette entorse!» sifflera Maître Djamel Fodil qui a dit toute sa douleur d'avoir été poussé à démasquer un confrère dont le frère et l'épouse sont partie prenante dans cette triste affaire d'un terrain situé à Alioua Fodil (tiens, tiens, l'Epsr bis') que la justice a restitué à Moumni, ce dernier fort du verdict définitif s'était présenté avec Hamza l'huissier pour faire vider les lieux par les Boukhatem. D'ailleurs, Hamza, l'huissier poursuivi, avait dernière lui quinze collègues - confrères - fans assis sur les bancs de la salle d'audience ainsi que le délégué du syndicat des huissiers. Ah! la solidarité corporative! Maître Chérif Chorfi, Maître Abtout, Maître Nouasria Jr, Maître Nassima Aïd et Maître Amel Mana suivaient avec beaucoup d'intérêt les débats. Maître Abtout, cet avocat si solidaire avec ses pairs n'a pas dû apprécier le tir nourri du confrère entré dans une ire incontrôlable et donc a vu des mots et des maux sortir d'une gorge pleine d'amertume et de rancoeur jamais vécues dans une juridiction. Ah! la déontologie! L'enjeu réel est en réalité un terrain agricole de près de 3 ha convoité, occupé, disputé puis restitué sous la force indestructible de la loi. Vint le jour où Moumni avait décidé de s'installer chez lui, ce vaste terrain avalé par les herbes sauvages où étaient entreposés quatre conteneurs rouillés, sales, inabordables dans lesquels on peut voir des pièces détachées usées, bonnes à jeter dans la bouche du feu d'El Hadjar. Boukhatem Abdelkader parlera plus tard d'une marchandise de valeur volée.Et arriva le jour où l'huissier avait cru bon de se passer de la force publique, car le parquet «conseille» souvent aux partenaires de la justice d'éviter de se déplacer en «force».Et le pauvre Hamza, l'huissier, se trouve ce lundi debout face à une Allache en forme et à qui nous tirons chapeau bas pour sa jalousie concernant l'usage simple de la police de l'audience, en train d'expliquer l'inexplicable.Et à propos de la maîtrise de la police de l'audience, signalons qu'elle a, à plusieurs reprises, prié les avocats de sortir du «sentier-inculpations» et donc d'éviter les intitulés du «civil».«Maître, nous avons, je vous le rappelle, les menaces, les coups et blessures volontaires et le vol. Restons-y voulez-vous!» avait martelé, le regard éteint Allache qui empêchera plus tard Maître Djamel Fodil qui s'était lancé dans un véritable prêche concernant le Jugement dernier «lorsque chacun des êtres humains devra répondre de ses actes». Et tout commencera déjà au moment où le «Ghassel» (le laveur du mort) sera en pleine opération d'ablution ultime du cadavre». Et ici, Katia Allache, la juge, a eu presque un instant de jalousie car elle adore pourtant faire appel aux versets coraniques et hadiths sacrés au moment où elle juge des auteurs d'actes immoraux ou autres coups sur ascendants par exemple. Chapeau Allache! Maître Fodil ne voulait plus s'arrêter en si bon chemin et il ne cessera le tir nourri en direction de son confère-adversaire que lorsqu'il eut fini son mini-prêche, alors que Boukhatem se marrait à défaut de... Moumni et Hamza, les deux inculpés, étaient visiblement out car, pour Moumni, à son âge recevoir deux ans fermes réclamés par le beau procureur... Billel Chouieb. Celui-ci n'a pas voulu répliquer à Maître Fodil lequel avait respectueusement lancé dans sa direction: «Je respecte ardemment vos demandes effectuées par solidarité de l'indivisibilité du siège, mais vous auriez pu, avant de requérir deux années d'emprisonnement ferme à l'encontre des deux inculpés, expliquer largement le pourquoi de ces réquisitions sévères.Vous auriez pu aussi par exemple ramener les témoins des coups et blessures, des menaces et du vol de milliards de centimes!» Chouieb restera de glace. Sa belle face était restée resplendissante et mieux, meilleure que celle de Allache visiblement gênée d'effectuer de nombreux rappels à l'ordre en direction des turbulents avocats, notamment de Boukhatem qui n'avait pas trouvé mieux que de hocher la tête au moment où son adversaire Maître Fodil tentait de se faire suivre par le tribunal. Un tribunal agacé par les témoignages bancals. Ce qui est en soi, une gêne due beaucoup plus à une tentative de déstabilisation de l'adversaire qu'une forme d'impolitesse, voire de provocation. A un moment donné, Boukhatem s'était avancé pour en placer une, mais Katia Allache, très vigilante, l'arrêta net: «Vous, non. Vous n'avez pas le droit de vous exprimer du moment que l'on parle des menaces et des coups et blessures volontaires. Lorsque le tribunal abordera le vol, vous pourrez avoir la parole en qualité de victime.» La présidente avait parlé en ayant en tête l'idée que la victime de vol avait presque provoqué son adversaire à qui il avait voulu ôter le privilège de plaider car sa moitié exerce à la cour de Tipasa. Et cette manière de faire a fait que Maître Fodil, hors de lui, criant à la blessure au coeur, avait tout dévoilé sur le comportement de son confrère adversaire d'un jour. Et l'avocat avait tout dit, à commencer que cet avocat a une société juteuse ce qui va à l'encontre de la déontologie de la profession d'avocat qu'il faut impérativement redresser en bannissant au plus vite, dans tous les bâtonnats, la médiocrité, la clochardisation, le laisser-aller et rehausser ainsi l'image de la robe noire. Ce qui se fait actuellement dans les nouveaux et frais bâtonnats tel celui de Boumerdès qui est âgé à peine de moins de deux mois. Cela est encourageant car tous les mem- bres élus ou réélus vont s'attaquer au dysfonctionnement de la profession, voire de l'état de déliquescence constaté ailleurs. Oui, la troupe du bâtonnier Benantar Ahmed, la disponibilité, les capacités morales, la correction et une excellente tenue là où elle va...Bravo!
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Posté Le : 24/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdellatif TOUALBIA
Source : www.lexpressiondz.com