Algérie

De Sidi Abdallah à Constantine s'est étendu le désert


De Sidi Abdallah à Constantine s'est étendu le désert
Le projet de réunir les conditions de la faisabilité d'un pôle de biotechnologies date de 2012, et être opérationnel en 2020. Entretemps, le développement de ce projet est passé aux oubliettes, jusqu'à sa résurrection toujours à l'état de projet à Constantine.Une pertinente remarque relative à l'essor des biotechnologies en Algérie a été relevée par le journaliste Yacine Babouche du quotidien électronique «Tout sur l'Algérie», suite à la déclaration faite jeudi dernier à Constantine par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui avait insisté sur la nécessité de l'Algérie «à aller vers les biotechnologies, considérées comme la thérapie du futur, pour être aux avant-postes dans le domaine de l'industrie pharmaceutique». Le rédacteur rappelle que le projet «de développement de la biotechnologie en Algérie ne date pas d'hier, précisant qu'en 2012, avait été évoqué un projet de pôle de biotechnologie, dont devait disposer l'Algérie à l'horizon 2020. Ce pôle devait être implanté dans le cyberparc de Sidi Abdallah, et aurait été le fruit d'un partenariat algéro-américain avec pour ambition d'être du même standing, que les pôles biotechnologiques de Boston, d'Irlande et de Singapour. L'Algérie devait accomplir en dix ans ce qui avait pris aux Etats-Unis un siècle, l'Irlande cinquante ans, et Singapour pas moins de trente ans à accomplir. Sauf que lorsqu'il s'agit pour eux d'être partenaire, les Etats-Unis ont tendance à ne pas tourner autour du pot. Les Américains ont donc commandé un rapport au cabinet d'audit Deloitte afin d'étudier la faisabilité d'un tel projet. Dans son étude de 200 pages, Deloitte a établi une série de 88 recommandations que devait prendre en compte que l'Algérie prétend bénéficier d'un pôle biotechnologique. Parmi ces recommandations : la suppression de la règle 49/51 qui freine les investissements, le renforcement de la protection de la propriété intellectuelle, la facilitation de l'entrée de produits innovants en Algérie, mais aussi augmenter la stabilité, la transparence et la prévisibilité des réglementations algériennes. Le rapport du cabinet Deloitte a été établi il y a trois ans, en 2012. Trois longues années durant lesquelles le gouvernement algérien aurait pu amorcer les réformes pour concrétiser le partenariat avec la superpuissance américaine, et faire de l'Algérie, le quatrième pôle mondial en matière de biotechnologie, à une époque, où les caisses de l'Algérie débordaient d'argent. Rien de cela n'a été fait. Alors lorsque le Premier ministre insiste jeudi sur la «nécessité à aller vers la biotechnologie», il est difficile d'y voir autre chose qu'un homme politique qui cherche à profiter de l'effet d'annonce qui n'engage à rien, plutôt qu'à préparer le navire algérien à la tempête de la crise économique qui approche à grands pas.


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