Algérie - Revue de Presse

De régression en régression



Comme si l?intolérance ambiante ne suffisait pas, le pouvoir cherche à accentuer le phénomène sans réfléchir aux conséquences possibles que cela pourrait avoir pour la stabilité du pays. En effet, selon un communiqué du Conseil du gouvernement, il a décidé de « contenir par la force de la loi les entreprises de prosélytisme ». En clair, cela veut dire que de nouvelles dispositions vont être introduites pour condamner un chrétien qui se convertit à l?Islam et vice-versa. Il faut relever tout d?abord que c?est un nouveau piétinement de la Constitution. Celle-ci souligne dans son article 36 que « la liberté de conscience et la liberté d?opinion sont inviolables ». C?est à une véritable violation de la Loi fondamentale du pays que comptent se livrer les autorités. Certes, ce ne sera pas la première fois que la Constitution sera piétinée. Les Algériens, depuis 1962, sont habitués à ce genre d?actes illégaux. Même le Conseil constitutionnel, une chambre vide aux ordres, n?y trouvera rien à redire. Malheureusement, cette nouvelle dérive du régime est porteuse d?un grand danger pour l?Algérie. Il veut codifier, officialiser le rejet de l?autre à l?heure où les citoyens aspirent à s?ouvrir sur le monde extérieur, à vivre dans la modernité. Le FIS avait cherché à introduire un système totalitaire prônant la négation de l?autre, mais il a échoué. Malheureusement, ses amis du MSP et du MNR sont toujours là, tapis, guettant le moment propice pour reprendre l?offensive en vue d?instaurer un Etat théocratique et ils comptent y arriver en provoquant des divisions entre les Algériens. L?on se rappelle l?illuminé Ali Benhadj qui, faute de domestiquer la Kabylie, l?a traitée de mécréante, braquant sur cette région la haine des hordes islamistes. L?on se rappelle également le président défunt Anouar Essadate, ancien membre de l?association des Frères musulmans, qui avaient introduit des lois sur l?apostasie, semant ainsi les germes de la guerre civile. L?Egypte paye aujourd?hui encore le prix avec la multiplication de descentes primitives des intégristes contre la communauté copte. Le pouvoir algérien a toujours réprimé ses citoyens sans justification, allant jusqu?à interdire aux jeunes, dans les années 1970, le port de cheveux longs. Il ne s?est jamais départi de sa logique liberticide, enfonçant l?Algérie dans une régression profonde. Il est sûr de l?impunité parce qu?il a réussi à verrouiller la vie politique pour défendre ses intérêts propres et uniquement ses intérêts.


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