Groggy avant de reprendre quelques couleurs, mais pas de quoi pavoiser, à la fin de la dernière séance de la semaine dernière, le marché du pétrole aura les yeux rivés sur plusieurs fronts dès la réouverture de ce lundi avec, notamment, de potentiels nouveaux échanges à fleurets mouchetés entre Américains et Chinois.Il était attendu que le bras de fer sino-américain tende plus vers l'escalade dans les semaines qui viennent que vers une accalmie, même si les acteurs en présence, durant le dernier sommet des riches de ce monde, ont feint une trêve, qui a certes eu lieu mais assez brève pour influer directement sur l'économie mondiale. Le marché pétrolier, plus sensible que jamais aux facteurs exogènes, devra également composer avec la réduction du quota des exportations de brut iranien qui devraient être du niveau de celle du mois de juillet qui vient de s'écouler, lorsque cette chute des ventes iraniennes à l'étranger à un plus bas de 100 000 barils par jour, réduisant l'offre de l'Opep sans pour autant faire remonter le cours qui a plutôt reculé aux environs de 64 dollars, production des pays de l'Opep qui, soit dit en passant, a connu durant le même mois de juillet son plus bas niveau en cinq ans, les sanctions imposées par les Etats-Unis à l'Iran ayant freiné les exportations du pays du golfe Persique. Il va falloir donc aux acteurs du marché s'attendre à un nouvel épisode portant la signature de Donald Trump qui, d'une manière ou d'une autre, s'est mis, depuis un temps, dans la tête l'idée de faire baisser le prix du pétrole à des niveaux qu'aucun producteur ne puisse supporter.
En parallèle, comme le relevait l'agence Bloomberg, la semaine dernière, le pétrole a été pris au piège de la crainte d'une perturbation des flux de brut au Moyen-Orient, mais aussi des chiffres moroses relatifs à la croissance mondiale. Ni les tensions géostratégiques ni les réductions de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ne semblent suffisantes pour redresser durablement la barre des prix du baril.
Scénario qui n'est pas près de changer cette semaine, apparemment, si l'on s'en tient au ton adopté par toutes les agences spécialisées qui redoutent une crise pour certains pays dont l'économie est intimement liée aux exportations de pétrole, comme c'est le cas de l'Algérie qui, plus est, marquée par les difficultés auxquelles fait face le secteur en termes de production, comme l'illustrent d'ailleurs les chiffres se rapportant au PIB pour le premier trimestre de cette année, relevant, en effet, que la croissance du secteur névralgique du pays s'est caractérisée par une baisse de 7,7% au 1er trimestre 2019, alors que cette même baisse était de -2,4% durant la même période de l'année écoulée.
Azedine Maktour
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Posté Le : 05/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Maktour
Source : www.lesoirdalgerie.com