Algérie

De quoi sera fait 2019 '


L'année 2018 s'achève comme elle a commencé: très mal. Elle ne sera pas regrettée, alors que celle qui s'annonce n'est pas dépourvue des mêmes ingrédients qui ont empoisonné la vie des Algériens, comme cette extrême confusion quant à la tenue ou pas de l'élection présidentielle, la bagarre pour les sénatoriales, une inflation qui couve et, pour ne pas déroger aux habitudes, un côté «people» avec la fin de mission aussi brusque qu'étonnante des chefs de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales.L'année qui s'achève aura surtout montré à quel point l'agenda politique le plus proche, celui de l'élection présidentielle d'avril prochain, est devenu problématique, comme si elle a été enlevée des radars. Au point que des leaders politiques montent au créneau pour dénoncer une tentative de révision de la Constitution qui avaliserait le report de cette échéance politique et l'instauration d'une période de transition. D'autres, au contraire, proches de la majorité, comme M. Ahmed Ouyahia, leader du RND, restent évasifs sur cette échéance tout en laissant entendre que cette présidentielle aura bel et bien lieu. Un chassé-croisé politique qui n'arrange pas les choses pour le pays, pris à la gorge, une fois encore, par le syndrome de la chute des prix du brut. Car si sur le plan politique la bataille est devenue kafkaïenne entre ceux qui veulent reporter l'élection présidentielle, ceux qui attendent de voir d'où vient le vent et ceux qui défendent la légalité et le respect de la Constitution, sur le plan économique la situation n'est guère mieux, sinon pire.
La loi de finances 2019 a été bâtie sur des déficits très importants et le gouvernement n'annonce pas expressément une amélioration des grands agrégats, ni une croissance importante. Pis, il est aux abois sur le plan financier et ne devrait pas éviter dans les prochains mois, si les prix du brut ne remontent pas rapidement au-delà des 60 dollars, le recours, pour la 4ème fois en une année, au financement non conventionnel. Sur le plan social, la pression devient de plus en plus importante et le seul moyen de desserrer l'étau est que le gouvernement fasse preuve d'imagination et de courage en même temps pour éviter l'explosion sociale, avec ces dangereuses pertes d'emplois, la hausse du chômage, les difficultés de la caisse des retraites et, surtout, ce désespoir contagieux, cette irrésistible envie d'Algériens de partir, de quitter le pays. Car tout le problème est là: comment se réapproprier la confiance des citoyens, un retour à la normalité sociale et la bonne santé économique '
Pour l'année 2019, les enjeux sont importants et les défis encore plus. A commencer par une salutaire clarification de la situation par rapport à l'agenda électoral, l'apaisement des appréhensions politiques de l'opposition et l'opinion publique quant au non-report de la présidentielle, une reprise en main sur le plan économique avec plus d'ouverture vers les centres de production et d'investissement et moins de bureaucratie. Et, plus que tout, que les Algériens reprennent confiance, qu'ils soient de nouveau écoutés, compris, que leurs repères et leurs espérances ne soient pas brisés par des politiques antisociales, antidémocratiques. L'année 2019 commencera demain, alors faisons des v?ux, de bons v?ux.
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