De quoi parlera-t-on '

L'entêtement pour une élection présidentielle en juillet est définitivement enterré. Les derniers commentaires de Gaïd Salah saupoudrés avec des mots et des tournures de phrases policés n'ont pas besoin d'être défrichés pour comprendre que les présidentielles n'étaient qu'une vue d'esprit. A l'évidence, tout le monde le savait y compris ceux qui, en costumes ou en uniformes, s'agrippaient à une lecture à la lettre d'une constitutionnalité souvent dévoyée et malmenée. Comme tout le monde est au fait de la manière avec laquelle se triturent les grandes décisions au plus haut sommet de l'Etat.Le chef d'état-major des armées avait tout simplement une sérieuse frilosité à laisser penser que l'armée mettait encore fois la Constitution au placard et qu'elle serait comptable d'une bravade musclée. Il n'attend plus maintenant que l'officialisation du coup d'essai du Conseil constitutionnel renvoyant se rhabiller chez eux les deux téméraires candidats.
Les initiés comme le reste sont très au fait des entournures du poker menteur en politique et tous ont conscience qu'il s'agira dorénavant de traverser un gué périlleux dont personne ne connaît la structure ni la consistance. Le mot d'ordre est, bien sûr, à la nécessité d'un débat autour d'une table.
Mais la grande question est de savoir qui doit s'asseoir autour de cette table et quels critères faudrait-il convenir pour qui et par qui. Il est à craindre qu'un bras de fer ne se renouvelle entre les adeptes des embuscades pour fausser et rendre caduque la voix d'une population qui réclame que tout et tous soient changés.
Pour s'en prémunir et pour rendre justice aux messages de toutes les marches populaires, il serait sage que tous ceux qui adorent s'écouter parler s'abstiennent pour une fois de venir apporter leurs individuelles vérités.
La sagesse requise, dit-on, serait d'outrepasser les habituelles suspicions, les unes objectives, fondées sur une culture de mainmise sur le pouvoir devenue une règle jusqu'ici, et son corollaire justifié d'oppositions. Les autres seraient guidées par les soifs individualistes nourries par des opportunismes déplacés.
Mais dans l'éventualité peu probable de la dissipation de ce sérieux nuage, de quoi discutera-t-on '