Algérie

De quoi parle-t-on au juste '


De quoi parle-t-on au juste '
Pour la première fois depuis des décennies, des séances de travail sont tenues au siège de la wilaya de Ouargla, non pas pour affecter des enveloppes financières ou faire des propositions de projets de développement dont l'impact direct sur la vie du citoyen serait peu perceptible,mais tout simplement pour discuter de poubelles, d'éclairage public, de plaques de signalisation et même de plantation d'arbres.Dans une optique de modernisation des grands pôles urbains de Ouargla, objet de l'arrêté n° 1236 du 23 octobre dernier, Ali Bouguerra, wali de Ouargla, avait ouvert le débat sur les perspectives futures des villes de Ouargla, Touggourt et Hassi Messaoud. L'image hideuse de ces grandes villes en devenir pèse sur la population, mais concerne en peu de choses les gestionnaires de ces agglomérations dont les capacités d'imagination et d'extrapolation sont soumises à rude épreuve.Les moyens ne manquent pas, plus de 40 milliards de centimes ont été dégagés pour cette opération de modernisation, et le chef de l'exécutif précise à l'envi que le montant n'est point plafonné, interpellant ainsi les bonnes volontés et les esprits imaginatifs, le génie de la création et de l'innovation qui tardent à se manifester quand on déambule dans les rues de nos villes. Trois mois plus tard, rien ne semble avoir bougé tant les forces de l'inertie locale semblent peser de tout leur poids sur des opérations qui pourraient pourtant simplifier la vie aux gens et anticiper une période estivale où la vie se figera comme à son habitude.De quoi parle-t-on au juste 'Mais de quoi parle-t-on au juste sous ce grand titre de la modernisation des grands pôles urbains de la wilaya de Ouargla ' Il semble en effet assez difficile pour cette administration locale habituée à ne gérer que des dossiers et des chiffres d'assimiler le terme de modernisation. Ouargla ville moderne ' ça ne va pas ' Depuis quand fallait-il envisager autre chose que des chômeurs en colère, des enfants mal scolarisés victimes de maladies à transmission hydrique, de scorpionnisme et des étangs ' Depuis quand fallait-il imaginer des espaces verts et des lieux de loisirs et de détente pour ces populations poussées à bout 'Depuis quand fallait-il se soucier d'enlever correctement les ordures, donner de la lumière et des couleurs aux artères, envisager un été sans coupure d'eau et d'électricité, retirer tranquillement de l'argent dans le premier DAB qui vous fait face et faire du shopping en toute quiétude dans un hypermarché ' Que des soucis, l'administration coupée de la réalité des gens et de la vie quotidienne de la société a la nausée rien qu'à l'évocation des ?? 9 modules'' du wali, des modules dits de modernisation, mais qui sont en réalité les neuf titres des plaies béantes de la wilaya de Ouargla.Les 9 tares de Ouargla : à chaque jour sa peineLes routes défoncées en plein centre-ville interpellent chaque jour le citoyen normal, c'est la chose que remarque tout de suite le visiteur. Des trous et des affaissement qui n'en finissent pas et qui sont là des semaines voire des mois durant.La solution : une vision d'aménagement avec une dominante des travaux publics afin d'améliorer les échangeurs, le gabarit des routes, les carrefours, la fluidité de la circulation et la signalisation. Pour ce faire, le module y afférent devait effectuer dès novembre dernier un état des lieux des 20 carrefours giratoires que compte la wilaya de Ouargla pour établir un diagnostic de la fonctionnalité des ces derniers.Loin de jouer leur rôle de brise-vitesse ou d'améliorer la fluidité, ces carrefours ont pour la plupart des dimensions anormales, altérant la visibilité et fonctionnant à l'envers. Celui des quatre chemins de l'avenue de la Palestine est un vrai goulot d'étranglement, d'où les mises en garde quant à la normalisation des ralentisseurs qui poussent comme des champignons, la mise en service des feux tricolores qui n'ont jamais fonctionné, ainsi que la signalisation horizontale et verticale.La situation catastrophique de l'environnement dans une zone saharienne fragile et sujette à la remontée de l'eau accapare quant à elle toute l'attention vu les dysfonctionnements majeurs qui font que l'hygiène publique ne s'améliore guère malgré la kyrielle de mesures. La tendance est à mettre en avant les campagnes de volontariat qui ont certes leur impact positif, et signifient que la société civile s'implique dans la préservation des espaces communs dans les quartiers, mais il se trouve que la désorganisation du circuit de nettoyage pose problème. Un phénomène qui a accompagné l'expansion urbanistique de la ville et qui témoigne d'une incapacité de la gestion de ce volet qui serait à lui seul, une fois maîtrisé, l'indicateur notoire d'une prise de conscience, d'un début de contrôle de l'environnement qui pullule pour le moment d'ordures ménagères, solides et industrielles inertes de toutes sortes en milieu urbain comme en milieu rural.Même la palmeraie n'a pas été épargnée par cette propension à jeter loin de chez soi ses propres ordures sans aucun souci de l'environnement. Des directives utopiques avaient été suggérées par le wali lors de la première séance de présentation de la mission de la commission de suivi de la modernisation des grands pôles urbains de la wilaya. Un service de nettoyage qui s'adapte à chaque quartier, aux spécificités commerciales, aux habitudes.Des chauffeurs de camions de nettoyage qui doivent rester sur place au service des 30 restaurateurs de l'avenue Che Guevara, de loin la plus polluée de la ville de Ouargla. Une proposition qui a fait rire sous cape ; la preuve, Che Guevara est restée depuis novembre ce qu'elle a toujours été, le carrefour de tous les Ouarglis, de tous les visiteurs de passage à Ouargla qui y retrouvent l'âme de la ville, son animation, sa bouffe et sa malbouffe sans pour autant offrir le seul cadeau que l'on pourrait offrir autant aux riverains qu'aux hôtes de la ville : un endroit propre pour goûter à l'hospitalité de Ouargla. Mais les tares de Ouargla ne s'arrêtent pas là, à chaque jour sa peine ; nous y reviendrons sûrement.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)