Algérie

De quoi est fait le «Printemps arabe»' Violences en Egypte et en Tunisie



De quoi est fait le «Printemps arabe»'                                    Violences en Egypte et en Tunisie
A l´origine, l´objectif des puissances occidentales était de refaçonner le monde arabe, un espace géographique stable qui produit l´essentiel de l´énergie dont l´Occident a besoin et à des prix préférentiels. La création de l´Etat d´Israël, en 1947, sur les terres de Palestine, dans les conditions qui l´on sait, avait pour objectif, précisément, de veiller à ces intérêts économiques vitaux.
Des régimes arabes fantoches
Un acte d´une injustice historique qui a été accompagné de la mise en place de régimes arabes, surtout en Egypte après la mort de Nasser, à consolider celui de Hussein de Jordanie - un agent confirmé de la CIA pour le Proche-orient - et à protéger, bien sûr, les monarchies pétrolières du Golfe.
Le tout pour, outre la garantie des intérêts occidentaux, assurer une paix durable dans cette région fondée sur la seule «sécurité» de l´Etat hébreu et sans un Etat pour les Palestiniens. Pour ces raisons historiques et politiques, aujourd´hui aussi sociales, les peuples arabes se sont soulevés contre leurs gouvernants, obligeant de fait les pays occidentaux à revoir la nouvelle carte idéologique des régimes qui leur sont inféodés. Des régimes fantoches.
L´erreur de vision
Or, l´apparition du «Printemps arabe» a surpris l´Occident qui a fini par changer son fusil d´épaule, un peu dans la précipitation, car d´emblée, les puissances occidentales avaient fait une erreur monumentale.
En voulant faire de la récupération dans ce nouveau monde arabe, accompagner les soulèvements populaires jusqu´à la chute des régimes en place selon leur expression, ils ont donné l´impression d´avoir trop misé sur leur «amitié» avec les peuples arabes.
Ils ont, certes, réussi à prendre en marche le train des réformes politiques en Tunisie, en Egypte, en Libye, allant jusqu´à s´impliquer profondément dans le conflit armé contre le pouvoir absolu du colonel Kadhafi. Ils ont réussi, paradoxalement aussi, à étouffer dans l´'uf les révoltes populaires à Bahreïn où l´Arabie saoudite a envoyé ses chars mater l´insurrection chiite contre le pouvoir minoritaire de Manama.
Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et alliés ne perdent toujours pas espoir de convaincre la Russie et la Chine d´abandonner le régime syrien - un plan que les «27» négociaient encore hier au Luxembourg - et de pouvoir solder leurs comptes avec l´Iran. Ce n´est pas pour autant qu´ils parviendront à gagner l´amitié des peuples arabes et musulmans.
L´impasse
Déjà, la «feuille de route» tracée par leurs soins ne semble conduire, quelques mois plus tard, que vers une impasse. D´abord parce que les pays occidentaux ont eux-mêmes fait l´impasse sur la cause commune : la création de l´Etat de Palestine.
La prise d´assaut de l´ambassade israélienne au Caire a donné un aperçu du décalage qui existe entre la vision occidentale du «Printemps arabe», synonyme de Grand Moyen-Orient, et le contenu du processus démocratique en gestation en Afrique du Nord.
Les critères d´appréciation de ce processus sont loin d´être standardisés. La démarche occidentale a ignoré dès le départ les spécificités de chacun des pays d´Afrique du Nord en vantant un peu trop vite les expériences «réussies» de leurs «révolutions».
Les faits ont démontré que les régimes pro-occidentaux de Ben Ali et de Moubarak ont des racines profondes dans leurs propres pays, et qui rendent aujourd´hui impossible le passage à un Etat de droit perçu d´abord comme culture de société. Les peuples tunisien et égyptien ont trop vécu sous des dictatures féroces de longue
durée !
Les révolutions «réussies»
Les récents incidents en Tunisie ne sont pas de simples faits divers, mais comportent l´expression profonde d´un désordre mental au sein d´un peuple qui cherche encore sa voie.
L´avènement d´un Etat de droit dans ce pays maghrébin n´est pas pour le printemps prochain. Mauvais présage en effet que ces incidents qui opposent la police de Ben Ali aux islamistes de Ghannouchi, les favoris dans tous les sondages pour les élections de dimanche.
Les islamistes sont également favoris en Egypte et tout porte à croire que le mouvement des «Frères Musulmans» sera le futur parti au pouvoir au Caire. Les pays occidentaux ont-ils sous-estimé une telle éventualité '
Dans ce cas, les vraies dérives du «printemps égyptien» sont devant. La communauté copte est train de faire les frais des erreurs des calculs occidentaux. A moins que ce ne soit encore là un plan visant à préparer une intervention militaire sous l´égide des Nations unies pour protéger cette minorité chrétienne de 12 millions d'âmes.
N´est-ce pas sous le fallacieux prétexte de protection des populations civiles que Sarkozy a fait voter la résolution 1970 qui a permis à l`OTAN de raser la Libye pour la faire reconstruire pour une facture de 150 milliards d´euros. La belle affaire !
Autant que les gouvernements de transition en Tunisie et en Egypte, le futur gouvernement que le CNT peine à former sera l´otage des djihadistes qui ont chassé Kadhafi de Tripoli. Leur chef Abdelghafar Belhadj n´attend plus que son heure. Les dérives en cours et à venir en Afrique du Nord, les puissances occidentales ne les ont pas prévues. De quoi sera fait le «printemps arabe '» De démocratie, c´est moins sûr. De violence, c´est certain.


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