Algérie

De quelle Algérie rêvent-ils '



De quelle Algérie rêvent-ils '
Les Algériens aspirent au changement. Qu'ils soutiennent le Président-candidat, Abdelaziz Bouteflika, ou son principal rival, Ali Benflis, ou qu'ils soient encore pour le boycott, le ton est presque le même : ils veulent des lendemains meilleurs. Ici, quelques paroles de citoyens de divers horizons pour raconter l'Algérie qu'ils attendent, celle dont ils rêvent.-Nacer Boudiaf, Fils du défunt Président Mohamed Boudiaf : Un Président qui parle à son peupleJe rêve d'une Algérie telle que la voulaient Boudiaf, Ben Boulaïd, Ben M'hidi, Didouche, Krim, Abane et tous ceux qui ont donné leur vie pour que le peuple choisisse réellement un jour dans sa vie. Choisir son mode de vie, son maire, son Président. Depuis l'indépendance confisquée, le peuple vit sans vérité, sans justice, sans limite imposée par la loi. Le peuple rêvait d'une Algérieriche ; or le pays est riche mais le peuple est pauvre, le Président est malade, les enfants sont désemparés. Nos économistes ont tiré la sonnette d'alarme pour nous prévenir «d'une Algérie de l'après-pétrole». Maintenant, le système qui a assassiné Abane en pleine Révolution et Boudiaf en pleine indépendance confisquée a plongé le pays dans l'incertitude de «l'Algérie de l'après-17 avril». Je rêve d'une Algérie où le Président peut s'adresser au peuple pour lui dire pourquoi il tient tellement au pouvoir. La présidentielle est inédite.Le président d'honneur de FLN se présente sous l'étiquette «candidat libre. L'ancien secrétaire général du FLN se présente sous l'étiquette «candidat libre». Les autres candidats, de moindre envergure, en revanche, se présentent sous les étendards de leurs partis «clés en main». Le conflit des années 1990 opposait l'armée aux islamistes. En 2014, ces deux protagonistes se sont tus. Pas de candidat islamiste, pas de candidat démocrate d'envergure issu en dehors du système, donc une élection verrouillée où nous aurons droit soit au Président sortant, soit au candidat qui a été le directeur de campagne du Président sortant en 1999, son directeur de cabinet et «son» secrétaire général du FLN. Le peuple algérien qui a combattu le colonialisme, ennemi d'hier, se retrouve incapable de s'exorciser pour combattre le mal, ennemi de toujours».-Nazim Baya, Fondateur du site MKD et du micro-blog El-Manchar : Le rêve d'un vote par textoL'Algérie dont je rêve, moi personnellement, est une Algérie dont le peuple serait libre et souverain. C'est-à-dire une Algérie où ce sont, nous autres, Algériens qui choisissons ceux qui la gouvernent. Ça n'a pas l'air compliqué, et pourtant le vote par texto pour le candidat préféré à l'émission Alhane Wa Chabab reste encore à l'heure actuelle la seule expérience démocratique qu'ont connue les Algériens depuis plus d'une vingtaine d'années. S'ils nous font confiance pour nos goûts musicaux, pourquoi en serait-il autrement de nos choix politiques ' Sans doute ont-ils peur que nous reconnaissions la vieille rengaine, toujours la même, qu'ils nous servent depuis l'indépendance. La fameuse chanson de soutien à l'un des candidats, diffusée sur Youtube et sanctionnée par plus de 10 000 dislikes, a vite été reconnue comme telle d'ailleurs. Preuve que le peuple a l'oreille fine.»-Nacereddine Mesli, membre du conseil national du RCD : Les femmes, ces révolutionnaires dont on a besoinLe pays traverse une crise complexe et on ne sait pas si on pourra trouver une issue. Nous sommes face à un pouvoir mafieux, fort et qui a énormément d'argent. Ici, à Tlemcen dont je suis originaire, nous militons depuis des années mais le RCD n'a toujours pas de local. Des partis créés bien avant nous ont leurs locaux. Mais nous avons la conviction de lutter pour la bonne cause. C'est le règne de l'allégeance. Et quand ce sont des intellectuels lui font allégeance, la crise s'aggrave. Le pouvoir achète ses soutiens. Le régionalisme pèse lourd en Algérie.Mais les gens commencent à prendre conscience, ils en ont marre et s'inquiètent pour leur avenir. Tous les Algériens veulent la paix, mais en même temps ces gens-là ne quitteront le pouvoir que par la force. Dr Saïd Saadi, avant son départ de la tête du parti, disait que tout repose sur les femmes. Je le pense aussi. L'Algérie a besoin de changement, et le jour où les femmes se soulèveront en Algérie, alors nous aurons notre indépendance. Quand les femmes s'exprimeront comme le fait Amira Bouraoui, du mouvement Barakat, l'Algérie avancera. Pour moi, cette élection est une mascarade et je suis pour le boycott. C'est la fin du régime de Bouteflika. Et ce sera une fin explosive. Ce qui se passe actuellement à Ghardaïa n'est pas anodin.»-Nora Sari, enseignante de français à la retraite, journaliste et écrivaine : Il ne nous reste que le rêveJe rêve d'une Algérie où les enfants iraient à l'école, au lycée et à l'université pour y recevoir un enseignement de qualité, dispensé par des enseignants qualifiés. Je rêve d'une université où chaque étudiant en fin de cursus ait l'assurance de trouver un emploi, et d'un système éducatif qui permettrait à chaque élève exclu d'être immédiatement pris en charge par un centre d'apprentissage. Je rêve d'un pays où aucun enfant de moins de 18 ans ne soit obligé de travailler pour venir en aide à sa mère veuve ou divorcée sans ressources, parce que les services sociaux sont absents et que cet enfant qui ne cire plus les chaussures des passants, comme il le faisait hier, ne garde plus le bétail de l'éleveur du coin, ne vende plus des légumes au marché, ni la galette le long de la route, ni... qu'il meurt en mer sur une embarcation de fortune. Je rêve d'un système de santé performant, avec des hôpitaux ultra-modernes, où l'accueil des malades serait digne de celui d'un malade et que les services des urgences soient aux normes internationales, et que les médicaments soient à la portée de tous. Je rêve d'un pays où aucun bidonville ne logera des familles d'Algériens, et que l'accès au logement soit garanti pour tous. Je rêve d'une Algérie où les droits des femmes ne seraient ni piétinés ni bafoués et qu'un nouveau Code de la famille soit pensé sans discriminations ni inégalités en droits et en devoirs. Enfin, je rêve d'une Algérie où la justice est indépendante et légifère au nom de la loi et du peuple algérien et que l'Etat de droit puisse s'y enraciner pour bannir à jamais la corruption, les inégalités sociales, le népotisme et la hogra! Et que le rêve soit permis, car il ne nous reste que ce rêve aujourd'hui, ici et maintenant.»Naïma Batel. Militante et membre fondatrice UDR/ MPABouteflika, le candidat de la stabilitéJe rêve d'une Algérie stable, d'une Algérie moderne, d'une Algérie qui puisse aller vers une transition sans heurts ni malheurs. En deux mots, une Algérie que nous transmettrons à nos enfants avec fierté comme l'ont fait avant nous nos honorables chouhada. Aujourd' hui, l'axe est mis sur les droits de la femme, le logement pour tous, les réseaux routiers, la position de l'Algérie à l'international ! Tous les ingrédients sont réunis pour qu'on puisse aller de l'avant. Je suis et je demeure une pro-Bouteflika inconditionnelle ; ceci dit, mon soutien ne date pas d'aujourd'hui. En effet, depuis le premier mandat, on constate avec fierté la continuité dans la logique et la cohérence d'une politique réfléchie et adaptée menée étape par étape par le président Bouteflika.»Scander Souffi, médecin et militant associatif :Benflis, le candidatdu changementPourquoi je soutiens Ali Benflis, co-fondateur de la ligue algérienne des droits de l'homme, ancien ministre des Réformes de la Justice et ancien chef du gouvernement ' La question recèle en elle-même la réponse. Durant toute sa campagne, son ton sincère et ses thématiques de la société des libertés, de la transition générationnelle et de l'Etat de droit ont séduit et mobilisé des pans entiers d'une société longtemps otage du statu quo et de la non-gouvernance, usée par tant d'inégalités et éc?urée par les anachronismes et la médiocratie. Le projet du candidat a réconcilié de nombreux Algériennes et Algériens des nouvelles générations avec leurs identités, leur politique et leur avenir. Ils ont réappris à espérer ! Le renouveau national et l'instauration de nouvelles légitimités basées sur le mérite et l'exemplarité ne sont plus une option pour le pays mais une nécessité. Ils sont à même de libérer les énergies et les initiatives et aboutiront aux indispensables transformations sociales pourvoyeuses de justice et de démocratie, seules garantes d'une stabilité pérenne et durable. Même si l'échéance électorale du 17 avril ne bénéficie pas des faveurs de l'ensemble des acteurs du changement, Ali Benflis y incarne la promesse ferme d'une Algérie nouvelle. Les désillusions passées ont nourri à juste titre la défiance, mais la participation est aujourd'hui un choix à la fois difficile et indispensable pour saisir les tribunes, consolider les rangs, dénoncer les torts et puiser dans la moindre perspective possible d'un changement pacifique et serein. Dans tous les cas, nous serons du bon côté de l'Histoire et c'est loin d'être négligeable, les échos de cette dernière pouvant résonner et inspirer bien longtemps après. Quelle que soit l'issue du scrutin, l'ambition portée pour l'Algérie impose le prolongement de l'engagement et son élargissement. Il est grand temps que les acteurs pour une Algérie meilleure transcendent leurs cloisonnements pour inscrire enfin leur action dans la concertation et la durée. Godot ne viendra jamais.»




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