Algérie

De quel patriotisme doit-on parler '



Les Algériennes et les Algériens ont ceci de commun : ils n'ont pas de pays de rechange. A l'exception de certains nantis ou dignitaires du régime qui, eux, ont pris les devants pour avoir un « ailleurs » en cas d'extrême nécessité. Cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas patriotes ou qu'ils n'aiment pas leur pays. Bien au contraire ! Mais alors, si on ne doit pas douter de la loyauté de cette catégorie de citoyens, que doit-on dire de cette écrasante majorité qui n'a pas de pays de rechange ' Il se trouve aujourd'hui que c'est à elle que l'on s'adresse pour lui demander d'afficher son patriotisme à la faveur du 5 Juillet, fête de l'indépendance. L'opération drapeau a été ainsi initiée par la radio nationale pour raviver cette ferveur qui a habité les c'urs durant des années après 1962. A l'évidence, en ce 5 juillet 2008, il n'y a pas eu l'engouement attendu . Le moral n'y était pas. L'opération de la radio était louable, mais largement insuffisante pour combler la fracture sociale entamée depuis longtemps.Les Algériennes et les Algériens ont refusé de faire dans l'exhibitionnisme. Ils n'ont pas sorti les drapeaux ce 5 juillet, tout comme les années précédentes. Ils ont fait mieux. Ils ont défait l'hydre intégriste et son bras armé qui avait ébranlé les fondements de l'Etat. Au point d'être traités d'apostats sur les sites du GSPC et auparavant du GIA. Ils se sont armés d'une immense patience face à l'incurie du pouvoir et à son incompétence à régler les problèmes cruciaux du moment, tels que l'emploi et le logement. En réponse à la mauvaise distribution des richesses du pays et aux inégalités sociales, des milliers de jeunes ont préféré braver la mort à la recherche d'un hypothétique eldorado.L'avènement de Abdelaziz Bouteflika a suscité chez beaucoup de citoyens quelques espoirs de voir enfin les choses bouger dans le sens d'une plus grande justice sociale. Hélas, les attentes ont vite déçu. Le débat politique ne tourne plus qu'autour du troisième mandat du président. Le pouvoir pour le pouvoir. C'est la conclusion qui en est tirée par l'homme de la rue.La question maintenant est de savoir qui doit montrer des gages de patriotisme, le peuple ou ceux qui le gouvernent '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)