L'idée d'un nouveau dinar en remplacement de l'actuel, en perpétuelle dépréciation, fait son petit bonhomme de chemin.Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Après avoir été évoquée, il y a deux ans de cela, par des voix «mineures» parmi celles d'experts et autres économistes, voilà que l'idée de changer de monnaie nationale fait son chemin, certes timidement.
La démarche semble faire, en effet, des émules parmi les parlementaires, et pas que ceux de l'opposition. Après les plaidoyers de députés du MPS, du Front el Moustaqbal pour cette option lors des débats sur le projet d'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit, le week-end dernier, hier, c'était au tour de membres de la Chambre basse du Parlement de faire leur cette démarche.
Un sénateur du FLN a, en effet, évoqué, certes à demi-mot, l'option d'une nouvelle monnaie à même de pouvoir «récupérer» les masses astronomiques de l'argent de l'informel que toutes les mesures déjà usitées et celles que le gouvernement envisage d'adopter, comme l'instauration d'un impôt sur la fortune ou encore la finance islamique, n'ont pu et ne pourront faire. Car pour l'intervenant, toutes les options ont leurs «avantages et leurs inconvénients», mettant le doigt sur l'impératif de réformes structurelles à même d'éviter au pays de recourir, une fois l'échéancier de cinq ans expiré, au financement non conventionnel.
Une option d'une nouvelle monnaie défendue également par un autre sénateur, celui-ci du RND, qui s'est interrogé sur la manière à adopter pour faire face aux «incidences inévitables» de ce recours à la planche à billets. Dont, a-t-il cité, l'inflation qui ne manquera pas de galoper encore plus et le pouvoir d'achat qui dégringolera tout aussi inexorablement. Et d'évoquer, pêle-mêle, l'instauration d'un impôt sur la fortune déjà adoptée par le gouvernement, réévaluer le SNMG pour atténuer les effets de l'inflation avant de s'interroger «s'il n'était pas temps de penser à une nouvelle monnaie nationale».
Et ces «petites» entorses à l'unanimisme routinier au Conseil de la Nation ont été accentuées, peu après, par la seule voix vraiment discordante enregistrée lors de ces débats auxquels n'ont pris part qu'une dizaine d'intervenants, 11 plus exactement. Celle d'un sénateur du FFS, comme le veut la «tradition».
Estimant que «seul le citoyen supportera à coups de gros sacrifices les incidences de cette option de la planche à billets», Brahim Meziani a réitéré la conviction du doyen des partis de l'opposition selon laquelle la crise du pays est une crise politique par excellence d'où ont découlé toutes les autres crises dont celle financière auxquelles fait face le pays.
Pour lui, les solutions existent bel et bien et l'opposition ne cesse d'en étaler, considérant, néanmoins, que la «mère» des solutions réside dans la «consécration de l'Etat de droit seul à même de trouver des solutions à toutes les crises».
Un Etat de droit qui «permettra de lutter contre la contrebande, le marché informel, les pseudo-patrons qui ont bénéficié de l'embellie financière du pays», selon Méziani qui se dit «choqué» par le Premier ministre qui, lors de la présentation du plan d'action de son gouvernement au Conseil de la Nation, avait évoqué le square Port-Saïd, comme si c'était, a-t-il ironisé, une «institution rattachée à l'Etat», lui qui est censé combattre l'informel dans tous ses segments dans le marché de change de la devise dont Port-Saïd constitue l'épicentre.
Le projet de loi sur la monnaie et le crédit devra être adopté aujourd'hui dans l'après-midi, le ministre des Finances devant, dans la matinée, répondre aux interrogations des sénateurs.
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Posté Le : 11/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M K
Source : www.lesoirdalgerie.com