Algérie

De plus en plus d’enfants quittent l’école



“Il faut chercher à approfondir cette question pour comprendre les raisons qui font que les garçons  sont sujets à la déscolarisation par rapport aux filles. Tout comme il faut chercher à connaître les répercussions de ce constat”, a déclaré hier Mohamed Seghir Babès.Le Conseil national économique et social (Cnes) a rendu public, hier, le rapport national sur le développement humain en 2007. C’est lors d’une rencontre organisée à la résidence El-Mithak et à laquelle a pris part un important panel d’invités (des experts, des représentants du mouvement associatif, des universitaires, des représentants diplomatiques, des représentants du patronat à l’image du patron de Cevital) que ce rapport a été rendu public. Expliquant que le rapport 2007 sur le développement humain comme étant “positif”, Mohamed Seghir Babès, le président du Cnes, qui marquera l’ouverture des travaux de la rencontre par une locution liminaire dira que l’élaboration expliquera ceci par le fait qu’“il y a eu sur l’ensemble des indices des avancées satisfaisantes”. “Nous sommes rentrés dans d’autres types d’imparités”, explique-t-il à ce propos. Interrogé lors d’un point de presse organisé à l’issue de la lecture du rapport, le président du Cnes mettra le doigt sur deux insuffisances majeures qui marquent le développement humain en Algérie durant l’exercice 2007. L’analphabétisation et la déscolarisation des garçons, en l’occurrence. Évoquant le problème d’analphabétisation, le président du Cnes tiendra à souligner la persistance de ce phénomène dans notre pays malgré “toutes les politiques intenses engagées par le gouvernement à ce propos depuis l’indépendance”. Cette analphabétisation qui touche plus les femmes que les hommes requièrent des mesures dira Babès : “Il y a impératif à prendre en charge ce problème par les pouvoirs publics”, explique-t-il à ce sujet. Aussi, dans le rapport de 2007 sur le développement humain en Algérie, il est précisé que l’indice national d’instruction “reste peu élevé”. Ceci est la conséquence directe du “niveau d’alphabétisation qui demeure relativement faible”. Dans le même ordre d’idées, il est expliqué que malgré les progrès réalisés en matière de scolarisation et d’alphabétisation “l’écart entre femmes et hommes reste élevé de l’ordre de 17 points en 2006”. S’agissant de la scolarisation, il a été ainsi mis en évidence un certain nombre d’insuffisances : le taux net d’admission à l’enseignement primaire est considéré comme étant insuffisant. Il est de l’ordre de 92,83%. Le taux de survie d’une cohorte à la 5e année primaire est de l’ordre de 95,2% et à la 9e AF de 66,20%. Il existe à ce sujet de fortes déperditions scolaires : 536 000 par an dont 68,92% dans le cycle obligatoire particulièrement le moyen. À ce propos, il est précisé dans le rapport qu’il existe une parité vers l’équilibre avec 98 filles pour 100 garçons. “La tendance à l’équilibre de la parité s’expliquerait à la fois par une plus grande présence des filles dans les cycles moyen et secondaire du fait de leur réussite dans ces cursus et du fait d’une déscolarisation des garçons.” C’est du moins les conclusions rendues par le rapport du développement du Cnes. Ce phénomène de la déscolarisation des garçons a attiré l’attention de plusieurs des participants. À commencer par le président du Cnes. M. Babès, qui relèvera l’importance et l’émergence de ce phénomène, expliquera aux journalistes dans le point de presse qu’il a tenu à l’issue de la rencontre d’hier qu’il est impératif de se pencher sur ce problème de déscolarisation des garçons : “Il faut chercher à approfondir cette question pour comprendre les raisons qui font que les garçons sont sujets à la déscolarisation par rapport aux filles. Tout comme il faut chercher à connaître les répercussions de ce constat.” D’ailleurs, parmi les recommandations phares exprimées par le nouveau représentant du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Algérie Steven A. Ursino, aux pouvoirs publics algériens, est l’impératif de s’assurer de la continuité de l’enseignement chez les jeunes : “Il faut veiller à ce que les jeunes scolarisés complètent leur cursus scolaire”, dira en substance A. Ursino en guise de recommandations. Aussi, dans le domaine de l’enseignement supérieur, il a été noté l’existence d’une parité défavorable à l’égard des garçons. À ce propos, il a été estimé que le mode de progression au niveau de l’enseignement supérieur est “rigide”. D’où d’importantes déperditions. D’autres insuffisances caractérisent l’enseignement supérieur : “L’absence de passerelles entre les cycles court et long ; dégradation du taux d’encadrement au niveau magistral, faible rendement interne et la difficile insertion des diplômés.”
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