Il suffirait d'observer de part et d'autre des trottoirs le comportement de nos agents d'assainissement, balayeurs supposés d'un temps méprisé pour se rendre compte que nous ne sommes pas adaptés à la contrainte de la modernité et que la distorsion entre ce que doit être l'Algérie et ce qu'elle est a une mesure conséquente. Dans leur sieste et leur indolence à l'ombre des arbres, ils ne seraient pas du tout mis en cause car ils ne sont que la représentation d'un état d'esprit et d'une culture qui ne permettent pas la présence des camions-robots balayeurs, véritables avocats généraux, pourfendant chaque matin le délit du faux plein emploi.Tout est là sous les balais inertes et derrière le travestissement du rose inutile phosphorescent. Le chômage. La précarité de l'emploi. Le discours vide. Et la fatalité indécrottable d'un pays haletant des solutions naines face à des exigences humaines que rythme un nouveau siècle terrifiant.Le politique non plus ne serait pas en cause. Du moins le présent. Il y a longtemps que le train de la vraie indépendance a boudé son entrée en gare. L'Algérie n'est pas la seule à avoir préféré un tacot pour véhiculer son peuple vers l'harmonie de l'intelligence et de la raison. De nombreux peuples souffrent pour s'être nourris des affres d'une Histoire aux forts pouvoirs anémiques pour des virages pourtant simples à négocier pour peu que les hommes et les pouvoirs aient une idée juste sur l'avancée du monde.Il est certainement trop tard pour réajuster l'ordre des priorités au bénéfice des générations présentes tant il est vrai que tous les débats actuels versent dans la stérilité des arguments et dans la vision étriquée bloquée dans le prisme de l'égoïsme et l'individualisme débridé. Celles à venir sont certainement elles aussi condamnées à se contenter du bon vouloir du ciel faute d'être embarquées par la hardiesse nécessaire, calculée avec l'impératif génie humain qui fait qu'un peuple soit respecté .Pour survivre et pour ensuite renouer avec la sérénité, il ne reste plus que le courage politique et l'impérative sagesse générale pour tenter de refaçonner ce qui peut l'être pour seulement les générations lointaines à venir. Pour tout le reste, il est sans doute trop tard parce que nous continuons à faire semblant de balayer. De part et d'autre des trottoirs.
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Posté Le : 19/08/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Abdou Benabbou
Source : www.lequotidien-oran.com