Algérie

De nouvelles vagues de migrants algériens arrivent en Espagne



Malgré la crise sanitaire, les migrants en provenance d'Algérie débarquent toujours sur les côtes espagnoles. La presse espagnole évoque l'arrivée, dans la nuit de vendredi à samedi, de 41 nouveaux migrants "algériens".Le nombre global de migrants recensés sur les côtes méridionales d'Espagne était au moins de 700 individus, indiquent des médias ibériques. Ce qui crée des problèmes de séjour pour ceux qui sont interpellés.
Selon le journal Espagna, rien que dans la région de Murcie, 41 nouveaux migrants en provenance d'Algérie ont réussi à atteindre les côtes espagnoles. Ils ont tous été conduits dans des centres de regroupement, indique le média espagnol qui ajoute qu'un autre contingent de 26 migrants a été intercepté en mer par la marine espagnole.
Cette nouvelle vague migratoire porte à plus de 700 le nombre de migrants qui ont réussi à entrer en Espagne la semaine dernière. Cela a même créé des différends entre les autorités des régions concernées. "Le débarquement de plus de 700 personnes ce week-end sur les côtes de Murcie et d'Almeria a mis en évidence l'absence d'espaces pour isoler les nouveaux arrivants et le manque d'harmonie entre les administrations", rapporte ainsi El Pais. En plus de Murcie, la région d'Almeria a reçu, elle aussi, pas moins de 250 migrants le week-end dernier. Mais les médias espagnols ne disent pas s'il s'agissait bien d'Algériens.
Après avoir été placés dans des centres de rétention, plusieurs dizaines de migrants algériens ont réussi à "fuir", indiquent certains médias locaux qui évoquent un nombre insuffisant de gardiens. Au moins une soixantaine de migrants ont ainsi quitté un centre de détention samedi dans la région d'Almeria. Des médias évoquent des Algériens, mais cela reste difficile à confirmer puisque des migrants d'autres nationalités utilisent les côtes algériennes pour rejoindre l'Espagne.
Des prisonniers inconnus
Cette nouvelle vague de migrants a donné naissance à d'autres phénomènes. Une vidéo publiée depuis Almeria sur les réseaux sociaux devient virale. On y voit un jeune portant un masque chirurgical et une casquette rouge à l'envers, assis sur une banquette, à l'intérieur de ce qui semble être une chambre.
Le jeune, qui se présente comme le porte-parole des 90 harraga incarcérés à la prison d'Almeria, s'adresse au président de la République, en indiquant que des harraga que l'on croyait disparus ou morts se trouvent actuellement dans les prisons espagnoles et qu'ils n'ont pas les moyens de contacter les leurs.
"Nous sommes accusés injustement de trafic d'êtres humains et nos contacts avec les représentants officiels algériens dont le consulat d'Algérie à Alicante n'ont rien donné.". Le porte-parole improvisé dénonce leurs conditions d'incarcération (nourriture, accès aux soins) et le "racisme" des gardiens et lance un appel au président Tebboune pour les rapatrier et, s'il le faut, les juger pour les faits dont ils sont accusés.
Cette vidéo a ravivé les espoirs des familles des harraga disparus, particulièrement celles de Relizane, qui se battent depuis plus de deux ans pour connaître le sort de leurs enfants. À ce propos, Noureddine Ouaddah, le père d'un des disparus et porte-parole désigné de ces familles, nous indique qu'il s'est rendu à Alicante à trois reprises où il a été reçu par le vice-consul, Ali Yamouni, qui lui a certifié qu'il n'y a pas d'Algériens détenus dans les centres de rétention pour étrangers. "Il m'a confirmé que les autorités espagnoles traitent les prisonniers selon les lois internationales dont l'accès aux soins et la permission de contacter leurs familles".
Notre interlocuteur ajoute qu'il a remis au vice-consul, en main propre, 16 dossiers. Ces dossiers sont ceux des harraga qui avaient embarqué, dans la nuit du 1er au 2 septembre 2019, à partir de la plage de Stidia, commune balnéaire située à une cinquantaine de kilomètres d'Oran, pour gagner les côtes espagnoles.
Leurs familles, comme celles des huit autres disparus une année plus tôt, s'accrochent pourtant à un infime espoir, malgré les nouvelles peu engageantes qui sont arrivées d'Espagne. Ces nouvelles peuvent représenter une raison d'espoir pour ces familles qui ne peuvent faire le deuil de leurs enfants tant que les corps n'ont pas encore été retrouvés.
Et Noureddine Ouaddah d'appeler les autorités supérieures du pays à piocher dans cette voie pour faire la lumière sur ces détentions. Par ailleurs, et parmi les nombreuses embarcations qui ont pris la mer dernièrement, des informations circulent sur le naufrage de l'une d'elles, la semaine dernière, avec à son bord une dizaine de personnes.
Le corps de l'un des passagers, originaire de la wilaya de Tiaret, a été retrouvé il y a deux jours, échoué sur la plage du Petit port à Mostaganem. On reste toujours sans nouvelles des autres harraga.

Ali Boukhlef/Saïd Oussad


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