Algérie

De nouvelles mesures pour tenir compte des aléas



La directrice de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eaux, Nora Frioui, est revenue, hier matin, dans un entretien à la Chaine 3 de la radio nationale dont elle était l'invitée de la rédaction, sur le phénomène des inondations, qui n'est pas, dit-elle, propre à l'Algérie.Elle fait observer que, si auparavant, il touchait surtout les plaines agricoles, à partir de 2000, les inondations ont touché des villes, comme dans tous les pays méditerranéens. Elle cite les inondations qui ont affecté ces derniers jours la ville d'Annaba, et note qu'elles ont été provoquées par une pluie exceptionnelle, et en donne pour preuve le BMS qui annonçait 40 mm de pluie alors qu'on en a reçu 140 mm ce qui correspond à 51 jours de pluie. Elle fait constater qu'à Annaba le relief est accidenté et tous les émissaires se jettent en mer; le vent a été un facteur aggravant en créant une houle en mer qui a empêché l'écoulement des émissaires en mer, ce qui a entraîné, poursuit-elle, la crue de l'oued et les eaux sont sortis du lit de l'oued. Nora Frioui affirme que les responsables sont conscients de cette situation.
Il faudra, dit-elle, adapter les mesures à ce phénomène qui est naturel et très aléatoire, subissant les effets des dérèglements climatiques vécus à l'échelle planétaire. La directrice de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eaux, a fait état des mesures qui ont été adoptées par le passé, dont 200 projets réalisés pour la protection d'une centaine de villes, rappelle-t-elle. Elle reconnait que d'autres mesures dites «non structurelles» doivent être prises, dont la coordination entre les différents intervenants (ANRH, Office de la météorologie,..) qu'il faut améliorer pour prendre en charge le phénomène d'une façon globale. Des ouvrages ont été réalisés et participent à l'atténuation de l'ampleur des dégâts, mais il faudrait améliorer la prévision par le renforcement de la coordination, veiller à l'entretien des ouvrages et surtout arrêter l'urbanisation anarchique.
La décennie du terrorisme a poussé des populations à fuir et à construire notamment dans les lits des oueds. Aujourd'hui, relève Nora Frioui, l'enjeu est qu'il y a ait moins de dégâts, donc agir pour protéger les personnes et les biens et réagir pour qu'après l'inondation, la vie reprenne normalement. Elle fait savoir que 689 sites inondables ont été recensés sur le territoire national, dont 233 présentent un risque très élevé, et ajoute qu'un plan d'action élaboré pour 30 sites pilotes, est engagé pour prendre en charge, en urgence, ces zones à haut risque. L'action sur le plan pilote permet d'élaborer un décret dans ce sens.
Des Plans de prévention des risques d'inondations (PPRI) comporteront un ensemble de mesures notamment sur l'urbanisation. Nora Frioui insiste sur le caractère aléatoire du phénomène des inondations sous l'effet de nouveaux facteurs divers qui sont difficilement prévisibles, comme le montre l'exemple d'Annaba.


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