Algérie

De nouvelles mesures pour l'amélioration du secteur de l'éducation



De nouvelles mesures pour l'amélioration du secteur de l'éducation
Dans le cadre de l'approfondissement du processus de réforme du système éducatif lancé en 2003, le ministère de l'Education nationale organise cette conférence de deux jours afin de se pencher sur l'évaluation des trois cycles (primaire, moyen et secondaire), ainsi que sur le redéploiement du système éducatif à partir d'indicateurs de qualité. Il sera question, durant cette rencontre de soulever les questions liées au programme et à la place de l'éducation de base, les enseignements fondamentaux, les priorités aux cycles préscolaire et primaire, à l'orientation scientifique et technologique, la place des langues dans le cursus scolaire, la numérisation des ressources pédagogiques, ainsi que la formation des personnels et l'évaluation du système par les indices de rentabilité.Cette conférence, selon la ministre de l'Education nationale, «se veut l'expression d'une volonté de transparence et d'objectivité sur les dispositifs mis en place, en vue de garantir une stabilité et un respect de l'éthique dans le secteur de l'Education». Les académiciens et professionnels de l'éducation, ainsi que les experts nationaux et internationaux qui participent à cette conférence, discuteront, dans dix ateliers, des thématiques en relation avec l'évaluation du produit de la réforme coïncidant avec la première promotion de bacheliers qui en est issue, cette année.Les participants discuteront également de l'orientation scolaire et de la place de la dimension scientifique, technologique et professionnelle, l'éducation, la citoyenneté et l'environnement de l'élève, l'éducation spécialisée et le soutien social et le système éducatif et l'inspection.Abdelmalek Sellal a déclaré que l'Etat algérien poursuivra ses efforts en faveur du secteur de l'éducation, malgré la baisse des cours du pétrole causant un recul de ses recettes de 47,1%. Etant un secteur d'une importance stratégique, le Premier ministre a réitéré l'engagement de l'Etat à poursuivre ses efforts favorisant ledit secteur et ce «sur décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Le Premier ministre a rappelé qu'entre 2010 et 2014, l'Etat algérien a dépensé près de 45 milliards de dollars, soit 12% du budget de l'Etat, dans le domaine de l'éducation et que cela est «le meilleur investissement que nous puissions faire», puisqu'il «consiste en les ressources humaines à même d'arrimer le pays vers le savoir et une économie forte dans un contexte international concurrentiel où le capital humain est essentiel pour un développement durable et intégré», a affirmé M. Sellal, car «si nous voulons avoir une économie forte, le défi qui s'impose est la formation de la ressource humaine et du potentiel national», a-t-il souligné. Pour le Premier ministre, l'école algérienne a enregistré plusieurs acquis «remarquables» qu'il faut préserver et fructifier avec près de 9 millions d'élèves, 450 000 enseignants et 26 000 établissements scolaires dans les trois paliers, ajoutant, dans le même sens, que l'université compte 1,5 million d'étudiants, un chiffre qualifié de «considérable».La tenue de la conférence coïncidant avec l'accès à l'université de la première promotion issue de la réforme, il a expliqué que l'objectif est «d'apporter une évaluation objective et non pas sortir avec une nouvelle réforme», puisqu'il s'agit d'«améliorer le rendement». «On ne peut se permettre de revenir en arrière», a martelé le Premier ministre, rappelant qu'«il y a eu beaucoup d'acquis qui sont palpables». M. Sellal a expliqué, dans ce sens, que l'école a pour mission élémentaire d'apprendre à l'élève «comment savoir et comment faire», en lui inculquant le «sens de la critique constructive» pour former l'Algérien au sens de la citoyenneté. Il a ajouté qu'il échoit à chaque cycle d'apprendre à l'élève un programme défini, citant à titre illustratif le cycle primaire chargé de lui apprendre à lire et à écrire sans pour autant «le noyer dans des théories».Le Premier ministre a également appelé à «laisser l'école loin des surenchères politiques et de maintenir le dialogue comme moyen de revendication, afin de concourir à la stabilité nationale». Quant à la mise en ?uvre de la réforme de l'école, il a exhorté les 450 000 enseignants à asseoir «la stabilité sociale qui reste le fondement de la stabilité nationale». «La mission de l'école est d'apprendre à développer un esprit critique et apprendre aussi à le faire en acquérant les compétences et les conditions de la réussite professionnelle», a encore asséné le Premier ministre, s'adressant aux quelque 800 participants à cette conférence. Ajoutant que l'enseignant «a le droit d'avoir des activités politiques, mais loin de l'établissement scolaire», auquel cas, ces agissements nuiront à l'école. Comportements qui ne seront pas tolérés, assurant la disponibilité du gouvernement à tenir ses engagements envers les enseignants, les invitant à considérer la conjoncture du pays, en déclarant que «le gouvernement va déployer tous ses efforts pour répondre aux revendications des syndicats à qui il est demandé de considérer la conjoncture actuelle sachant que les recettes nationales ont reculé de 47,1%3», leur demandant également une meilleure maîtrise des relations avec le ministère de l'Education nationale. Rappelant qu'ils sont les formateurs de l'élite de demain et que leur rôle est primordial dans ce sens, M. Sellal a estimé qu'il est difficile d'admettre les «grèves illimitées qui n'émanent pas de nos valeurs et qui prennent en otage l'avenir des élèves comme elles engendrent des répercussions négatives sur le pays et sur l'école», précisant également, qu'«il est certes avec le droit syndical», mais qu'il voit «d'un mauvais ?il un enseignant comparaître devant la justice». «La meilleure solution reste le dialogue pour lequel il faut donner toutes les chances», a-t-il souligné.Quant à l'enseignement des sciences et technologies, M. Sellal a souligné qu'il était «vital de favoriser l'enseignement et l'acquisition de connaissances et de compétences dans ce créneau». Il a relevé aussi que le taux d'enseignement dans la filière des mathématiques est actuellement de 10%, indiquant que l'objectif est d'atteindre 15%, l'année prochaine.Dans le même contexte, il a appelé à généraliser les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) à l'ensemble des établissements scolaires au niveau national, mettant ainsi l'accent sur la mise en place de manière progressive d'établissements intelligents dotés de tous les équipements modernes. Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de redonner toute son importance à l'enseignement de matières telles l'éducation physique et sportive, la musique et le dessin notamment. A cet effet, il a rappelé que plusieurs champions dans diverses disciplines sportives étaient issus du sport scolaire ou universitaire, d'où la nécessité de réhabiliter cette pratique, a-t-il préconisé.Concernant l'enseignement dans les établissements relevant du secteur privé, M. Sellal a indiqué que ces derniers doivent respecter trois principes, à savoir : le partenariat, la responsabilité et la confiance. «Nous ne sommes pas contre l'école privée, laquelle doit être un partenaire de l'école publique», a-t-il affirmé, s'opposant cependant à toute forme de «dérapage et de décadence». «Nous devons apporter des réponses aux préoccupations des pères et des mères de famille concernant des dossiers comme le phénomène des cours particuliers ou la violence en milieu scolaire, laquelle entrave l'acquisition de la connaissance.»Dans le même contexte, il a évoqué les cours de soutien dispensés aux élèves par des particuliers et des écoles privées, souvent dans des «endroits indécents», soulignant la «nécessité de réguler et d'organiser cette activité».«L'enseignement privé s'est développé ces dernières années et il nous appartient de mieux l'encadrer et de l'intégrer au système national d'éducation dans une vision de responsabilité, de partenariat et de confiance», a-t-il dit.Le Premier ministre a en outre proposé de réviser la période et la durée des examens, citant l'exemple du baccalauréat qui s'étale sur une «longue période de cinq jours».Concernant la violence dans les établissements scolaires, il a appelé les participants à cette conférence à trouver des réponses et des solutions à mêmes de juguler ce phénomène, soulignant que l'Etat les accompagnera dans ce sens. Il a également affirmé qu'«il est nécessaire de moraliser les actes d'enseignement et d'évaluation», soulignant que «le savoir ne peut s'accommoder des pratiques de triches, de plagiat et de marchandisation».Ainsi, il a précisé que les élèves ne pouvant pas aller à l'université, ont la possibilité d'être dirigés vers le secteur de la formation professionnelle, préconisant de ce fait d'entamer une réflexion dans l'optique d'instaurer un bac professionnel.M. A-S.




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