Algérie

De «nouvelles mesures» contre la violence en milieu scolaire



De «nouvelles mesures» contre la violence en milieu scolaire
159 affaires liées à la violence en milieu scolaire ont été traitées par les services de la Sûreté nationale en 2013, a indiqué, jeudi, le commissaire divisionnaire Kheira Messaoudene, lors d'une journée d'étude sur la violence en milieu scolaire.Les élèves «sont les premières victimes avec 146 cas», a-t-elle précisé, ajoutant que les enseignants sont également touchés (8 cas), les directeurs d'établissements scolaires (3 cas) ainsi que des surveillants. Parmi les 183 personnes impliquées dans ces violences, durant la même période, on dénombre «58 élèves, 58 enseignants et 15 directeurs d'établissements scolaires». Il s'agit, selon Mme Messaoudene, «d'agressions verbales et corporelles ainsi que d'autres cas isolés d'agressions sexuelles». «Ces chiffres restent minimes par rapport à la violence enregistrée dans les autres milieux sociaux», selon la même responsable. De son côté, le représentant de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Dermane Zahreddine, estime que le phénomène s'explique notamment par «le déplacement des populations et l'exode rural ainsi que la perte des moyens classiques de prévention», ajoutant que ces statistiques ne reflètent pas la réalité, car les cas de violences ne sont pas toujours suivis de plaintes.Pour le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, le phénomène de violence en milieu scolaire «est limité et ne dépasse pas 1% des 8 millions d'élèves scolarisés au niveau national». «La violence enregistrée au niveau des établissements éducatifs est différemment exprimée et l'on compte des formes verbale, corporelle et morale de violence», a indiqué le ministre, considérant toutefois que cette violence «constitue une entrave à toute démarche visant à développer la qualité de l'enseignement et à améliorer le rendement du système éducatif».UNE QUESTION «PUREMENT SOCIALE»La violence résultant de conditions sociales nourrit «en grande partie» la violence en milieu scolaire, a indiqué le ministre. «On ne peut associer le phénomène de violence en milieu scolaire uniquement à l'échec scolaire et au manque d'espaces culturels, sportifs et de loisirs, car il en existe d'autres facteurs liés à la famille, comme l'instabilité de la relation entre les parents, la dislocation familiale ou la pauvreté, a-t-il fait remarquer. L'environnement social et les facteurs psychologiques, ainsi que certains programmes télévisés et Internet pourraient être la cause des comportements violents des plus petits et des adolescents. Selon le ministre, «le phénomène de la violence en milieu scolaire est une question purement sociale, aggravée par la situation socioéconomique et un contexte international particulier, et dont le règlement nécessite la contribution de tout un chacun».Dans le cadre de la lutte contre ce phénomène, M. Baba Ahmed a affirmé que «son département travaille sur plusieurs volets pour lutter contre ce phénomène, notamment à travers la formation des formateurs, car l'enseignent qui accomplit pleinement son rôle peut contribuer à la réduction du phénomène de violence en milieu scolaire à travers l'accompagnement des élèves issus de familles souffrant de dislocation familiale». Pour lutter contre ce phénomène, le ministère de l'Education travaille en étroite collaboration avec des universitaires et des centres de recherche ainsi qu'avec les ministères de la Jeunesse et des Sports, des Affaires religieuses et des Wakfs et de la Solidarité nationale et de la famille, a ajouté le ministre. M. Baba Ahmed a indiqué que son département travaille en coordination avec toutes les parties concernées pour élaborer un plan national de prise en charge de ce phénomène et de tous les problèmes touchant le milieu scolaire. Il avait indiqué à l'occasion que ce plan reposait sur le cadre juridique de 2008, l'inculcation de la culture citoyenne, la promotion du civisme à travers des programmes scolaires, la lutte contre la déperdition scolaire et l'amélioration des conditions de scolarisation. Le plan repose également sur l'implication des parents d'élèves et le soutien à l'encadrement préventif dans les écoles à travers le recrutement de personnes chargées de l'orientation éducative et l'organisation de campagnes de sensibilisation en coordination avec les secteurs concernés et la société civile.Présent à la journée d'étude sur la violence en milieu scolaire, le représentant du Premier ministre, Ahmed Bayoudh, a estimé que «le phénomène de la violence en milieu scolaire n'a pas atteint des proportions alarmantes en Algérie, mais nécessite toutefois une attention particulière, car ses causes sont multiples». Selon l'intervenant, le «règlement de ce phénomène ne peut se faire qu'à travers une étude scientifique approfondie menée par des experts, les enseignants et les parents d'élèves». Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a appelé le corps de l'éducation à la «solidarité pour éradiquer le phénomène de la violence en milieu scolaire, et au renforcement de la communication au sein des établissements éducatifs pour instaurer la culture de dialogue». A noter que le ministère de l'Education nationale prévoit, dans le cadre de la lutte contre la violence en milieu scolaire, de nouvelles mesures, notamment la révision du règlement intérieur des établissements éducatifs et la mise en place d'un code d'éthique et de mécanismes à l'intérieur des établissements scolaires, a indiqué l'Inspectrice centrale au ministère, Hasna Aoudia. La violence en milieu scolaire, a-t-elle dit, figure parmi les priorités du ministère, considérant que le phénomène «n'est pas aussi répandu que dans d'autres pays».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)