C'est un Amar Saadani conquérant et requinqué qui s'est présenté hier devant les membres de son bureau politique (BP).L'homme ne semble pas du tout ébranlé par les nouvelles parues dans la presse faisant état de son audition à Paris pour des faits de blanchiment d'argent. Bricolé visiblement en toute hâte, l'ordre du jour de la réunion du BP était consacré à la rentrée sociale ? effective depuis deux semaines ? ; à la libération des otages algériens au Mali (le 30 août) et enfin aux décisions prises lors du dernier Conseil des ministres (tenu le 26 août dernier) dont la suppression de l'article 87 bis du code du travail. Le secrétaire général du du Front de libération nationale (FLN) trouvera toutefois l'occasion de se mettre à la page. Pour quelques minutes chrono, les journalistes et photographes étaient conviés à la salle de réunion pour une séance pause-photo mais pas seulement.Dans son bref speech ? dédié essentiellement à sa «vision» de la future Constitution ?, Amar Saadani ne manquera pas de remuer le couteau dans la plaie béante des «services» du général Toufik, prétendument aux abois. Non sans un brin de jubilation d'ailleurs. «Nous avions raison, dit-il, d'avoir suscitéun tel débat. Il a été bénéfique à la République, bénéfique pour la presse?»Le «débat» auquel fait référence l'ancien président de la Chambre basse du Parlement remonte, en fait, à février dernier, soit avant le scrutin présidentiel, lorsque preux Amar Saadani s'est distingué par une charge violente contre le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et son chef, le général Mohamed Mediene, pour leur mainmise totale sur le politique, les médias, la justice?Hier, le secrétaire général du FLN a de nouveau chaussé ses brodequins, convoquant le refrain de la «construction d'un Etat civil», de la séparation des pouvoirs, de la délimitation des prérogatives des institutions, et ce, pour mieux se rappeler au bon souvenir de ses ennemis et adversaires.Saadani enfonce le clou. «Nous allons prochainement franchir de nouvelles étapes dans la construction d'un Etat civil», annonce-t-il, d'un ton menaçant, un ton énigmatique. Les purges en cours dans le corps des conseillers de la Présidence, dans la hiérarchie militaire seront-elles étendues à d'autres directions et services ' Saadani n'en dira pas davantage, ni sur les intentions du président Bouteflika de dissoudre (ou pas) la police politique et dans quel soufre 'Invité à s'exprimer sur le «cas Belkhadem», ministre d'Etat, représentant personnel du président Bouteflika lynché fin août dernier par décret présidentiel, Amar Saadani affirme la chose et son contraire. L'affaire «Belkhadem est un non-événement», qualifiait-il dans un premier temps avant de préciser que l'ancien chef de gouvernement, ex-SG du FLN, demeurait toujours «membre du comité central (du FLN)» et que pour l'heure, les décisions scellant le sort de Belkhadem n'ont rien d'«officielles» alors qu'elles ont été rendues publiques par la très officielle agence Algérie press service (APS). Belkhadem sera-t-il exclu conformément aux desiderata du président Bouteflika ' «Le FLN a un statut et des règlements», expédie-t-il.
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Posté Le : 16/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohand Aziri
Source : www.elwatan.com