Algérie

De nouvelles concessions pour les investisseurs étrangers



De nouvelles concessions pour les investisseurs étrangers
Le Conseil des ministres, qui s'est tenu mardi sous la présidence du chef de l'Etat, a approuvé un avant-projet de loi relatif à l'investissement. Ce nouveau texte vise, selon les termes du communiqué officiel, "à adapter les règles en vigueur aux conclusions tirées de l'expérience et à la conjoncture financière du pays, et à améliorer l'attractivité de la législation sur l'investissement". Le président a relevé, lui-même, que s'agissant des encouragements à l'investissement, "l'Etat a atteint des seuils sans comparaison, en matière fiscale et foncière, ainsi qu'en matière d'allègement des charges sur le crédit et sur l'emploi". Il est vrai que le dispositif actuel de promotion des investissements en Algérie devrait constituer assurément l'un des cadres législatifs les plus attrayants au monde mais cela serait sans compter sur les arcanes de la bureaucratie. Ce même cadre réglementaire qui fait, notons-le, régulièrement l'objet d'amendements, aurait dû, au vu des facilités exceptionnelles qu'il offre, donner depuis longtemps de meilleurs résultats en termes d'IDE. D'autant que notre pays dispose de réels avantages comparatifs qui peuvent lui permettre d'être compétitif et de favoriser, ainsi, des politiques de délocalisation en direction de notre industrie.L'abrogation de certaines dispositions qui étaient, jusque-là, en vigueur, devrait vaincre aujourd'hui les réticences des quelques irréductibles. Attendons pour voir ! Pour l'heure, le texte en question propose "un assouplissement dans l'exercice par l'Etat, de son droit de préemption en cas de cession à l'étranger, par un investisseur, de ses actions dans un projet localisé en Algérie". Par ailleurs, les investissements étrangers réalisés avant 2009 ne seront plus soumis à la règle de 51/49 % en cas de changement du registre du commerce. Et ce n'est pas tout, l'investisseur étranger a la possibilité et même l'obligation, selon le communiqué, d'être financé par l'épargne nationale. Sur ce chapitre, il n'est plus exigé pour les investisseurs étrangers de présenter un bilan devises excédentaire. Ces mesures très ciblées semblent correspondre aux desiderata de certains investisseurs ponctuels. Difficile également de ne pas faire le lien avec l'annonce quasi simultanée de la nationalisation à 100% du complexe sidérurgique qui appartenait à 70% au leader mondial de l'acier ArcelorMittal. L'intrusion en Algérie de quelques firmes multinationales a vite montré aux officiels algériens que ces acteurs mondiaux, implantés dans de nombreux pays à travers le monde, ajustaient leurs choix stratégiques et tactiques en fonction de logiques globales. Ces sociétés s'implantent parfois dans un pays (par le biais d'IDE) dans le but de renforcer leur position concurrentielle à un niveau mondial, mais aussi parfois dans une logique spéculative pour en tirer un profit immédiat et quitter le pays dès que leur intérêt le dicte. Il est donc impossible pour un pays comme l'Algérie de fonder sa stratégie industrielle uniquement sur la présence "virtuelle" de ces entreprises étrangères qui, elles, adoptent, la plupart du temps, des stratégies globales adossées, parfois, à l'intérêt national de leur pays d'origine.Il est à espérer, enfin, que ces ultimes concessions viendront booster les IDE qui se font encore désirer, malgré toutes les énormes facilités offertes.M-C. L.




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